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10 août 2023 4 10 /08 /août /2023 14:47
Gournay la miniature et rustique entrait enfin dans l’ère moderne

"Un village en miniature

Sur la Marne, frais et coquet,
Par la prairie et le bosquet
Partout encadré de verdure.


Ce petit coin me semble unique
De calme et de tranquillité.

J'aime cette simplicité
De son petit clocher rustique"

 

 

"… deux des quatrains de L.D. Bessières architecte à la retraite consacrés à Gournay-sur-Marne, petite localité de Seine-et-Oise que nous affectionnons". Voici ce que disait l’hebdomadaire faisant référence « l’Architecture » sous la signature d'A.Dupuis , son éditeur, résident secondaire à Gournay, ami de Roger Ballu et de Fred Bertrand qui le lisaient régulièrement. 

 

Comment pouvait réagir Monsieur le Maire Roger Ballu à cette trahison :  Cruel ce poète! Faux ami ce journaleux !   C’en était trop.  C’était la goutte d’eau qui faillit faire déborder la Marne.

 

Gournay la miniature et rustique entrait enfin dans l’ère moderne

Collection particulière citée par Mme Rivière dans Le Roman de Gournay p130

 

 

Vexé par le « village en miniature » et le « clocher rustique » du poète Bessières, en privé, Roger Ballu devait souffrir de cette église qui avait été ridiculisée en 1895 par Hector Malot dans « Le Colonel Chamberlain-L'Auberge du Monde" où il avait écrit "une petite église, basse, moussue, telle que n'en voudrait pas le plus pauvre village de la Bretagne ou de la Savoie vingt ou trente maisons de paysans c'est là tout Gournay".  https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k640574

Et dire que ce lèse-Gournay fut publié en feuilleton dans les meilleurs journaux et chez Flammarion.

 

Gournay la miniature et rustique entrait enfin dans l’ère moderne

Remonté, monsieur le Maire et conseiller général, déjà en campagne électorale pour la députation, mobilisa toutes les bonnes volontés et lança une souscription. L'inspecteur des beaux-arts s'y connaissait pour les subventions. Il réunit plus de 14000 francs et commanda les travaux à Bertrand.

 

A partir de la réalisation du nouveau clocher et du nouveau porche par l'architecte de la commune (en 1902, il fit aussi le bureau de poste de l’avenue Joffre et de nombreuses villas) l’église n’était plus du tout rustique et Gournay entrait enfin dans la Belle Époque de l’ère moderne.

 

Gournay la miniature et rustique entrait enfin dans l’ère moderne

Le même hebdomadaire "L’Architecture" se racheta et fit cette fois un article élogieux du nouveau clocher Belle Époque de Roger Ballu.

 

 

Les instantanés, croquis et impressions de voyage d'un métromane. T. 1 / L.-D. Bessières, 1904 :  https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k103121c

 

 

Gournay la miniature et rustique entrait enfin dans l’ère moderne
Gournay la miniature et rustique entrait enfin dans l’ère moderne
Gournay la miniature et rustique entrait enfin dans l’ère moderne

C’était si réussi que les notables de Chelles vinrent alors y marier leurs progénitures avant de banqueter chez Reigner ou chez Émile.

 

Claude Schwartz

 

Remerciements à Alain Bartelmay pour la photo de l'église de Gournay avant travaux provenant des Archives de la SHNGC.

 

 

Voir aussi avec l'évocation de Roger Ballu:

http://www.lemarneux.fr/2023/05/la-douceur-de-vivre-des-bords-de-marne-a-la-belle-epoque.html

 

 

 

 

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5 août 2023 6 05 /08 /août /2023 14:30
L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

 

Dans cet essai d’image, nous voyons une représentation de ce fameux Pont mobile, avec sa partie centrale qui semble inexistante… Mais, si vous regardez bien, avec minutie, vous apercevrez que la pile centrale, ronde dans la rivière, supporte un tablier qui se superpose au tablier accroché à la rive droite, au Fort.

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Sur cet extrait, carte de 1690 Des Environs de Paris, dessiné par De Fer géographe (1647-1720 Gallica BNF) on distingue bien que le Pont de Gournay est sectionné en trois tabliers dont celui du centre est manquant. (Et ce plan en trois sections est unique dans toutes les représentations de ce Pont de Gournay.)

Un petit fortin en haut pour la route allant à Chelles et en bas un ensemble de vie avec le Fort, le Château et le Prieuré. (Représentés par des petits dessins formant symboles, tous les mêmes, pour les autres lieux de cette cartographie).

Le tout évidement, pour la sécurité de l’époque, entouré de remparts avec, comme protection au Sud, les fossés du Bras Saint-Arnoult pour le Fort protégé par un pont levis…

 

Voici la description de ce Pont mobile de Gournay:

C’est là l’ingénieux système élaboré par le constructeur de ce Pont, qui c’est abondamment inspiré du grand Maistre Francesco di Giorgio Martini, 1439-1502, avec son inépuisable Traité des machines et engrenages servant à tout ce qui demande force et travail surhumain…

 

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Le principe premier est que ce tablier central est « équilibré » depuis la pile ronde qui lui sert de pivot. C’est à dire qu’il s’agit de la mise en application, simple, de la « balance romaine », dont le poids est égal à droite et à gauche du pivot vertical:

 

Réglé par le plomb qui se trouve dans un caisson à la pointe gauche de ce tablier, ce poids de plomb A est égal à tout le tablier B central. Celui-ci peut ainsi facilement pivoter sur lui même, pour venir s’accrocher à la section Nord du troisième tablier du Pont.

 

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Le deuxième principe, que l’on peut voir par cette image, est le procédé ancien du roulement à boules. Celui-ci va permettre, aux deux tabliers qui se superposent au dessus de la pile centrale ronde, de coulisser, en douceur sur lui même…

A,  est le poids de plomb

B, le tablier tournant

C, le pivot de métal qui s’enfonce dans la pile

D, le roulement à boules

E, la pile fixe du pont dans la rivière

 

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

D, Le roulement à boules: ce plateau est de diamètre aussi grand et puissant que possible, sous le tablier. Il mesure environ 6 pieds de large, comme le plateau du tablier. Les deux parties qui le composent, la partie fixe et celle amovible, sont creusées, identiquement, d’un demi-godet pour recevoir la boule de bois F, qui mesurera environ 1pied de diamètre (fait du bois le plus dur que l’on connaisse).

(13 godets et boules au lieu de 12, n’étant pas ainsi obligé de réclamer, pour la protection divine du Pont, la bénédiction des moines du Prieuré).

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

 

Le troisième système est celui des deux chaines ( ou cordages plus facile à remplacer) qui vont permettre, depuis le quai du Fort, de faire coulisser le tablier pour le faire tourner. C’est dans la masse du bois que les deux goulottes seront creusées, pour recevoir les deux chaines, sur tout le pourtour du roulement tournant supérieur.

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Les deux chaines sont tenues par les anneaux de métal vissés dans la masse du bois.

Dans l’image dessiné du Pont, on voit que deux soldats sont à la manoeuvre avec les poulies sur le quai de droite. Ce sont eux qui règlent à volonté et en coordination, le tablier mobile, sur l’ordre immédiat du Chef de surveillance du Pont (en cas de danger) situé en hauteur sur la nacelle servant de tour de guet.

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Sur cet exemple on comprend son fontionnement:

Si l’on enroule la chaine N° 2 sur le treuil du quai, le tablier se déplace seul, en demi rotation circulaire, pour aller se bloquer sur la rive Nord du pont, ainsi il est « Ouvert «.

 

A l’inverse, quand on treuillera la chaine N°1, le tablier reviendra à sa position « Fermé-sécurité ».

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Le rendement, pour la précision de l’ajustement entre eux des trois tabliers du Pont, sera fait en inversant ces tirants en direction des treuils sur le quai.

Ce travail d’ouverture-fermeture du Pont peut également servir pour le passage des barges de transport trop volumineux en période de niveau élévée de la rivière. La Marne à Chelles-Gournay ayant une différence de niveau d’eau « été hiver » pouvant atteindre plus de 12 pieds de haut.

Au delà devient possiblement une crue catastrophe pouvant emporter l’édifice entier…

 

(Nota: le SUIF de boeuf sera prescrit pour graisser les goulets, les boules et les treuils, avant chaque hiver de préférence)

(Petite précision sur les mesures anciennes: 1 pied = 33cm environ.

On ne comprend toujours pas pourquoi l’auteur de ce texte s’évertue à donner des mesures en pieds ?)

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Représentation de Gournay par Claude de Chastillon 1559-1616 donc la plus ancienne vue connue avec ses fortifications, cette image pose un vrai problème de volume, d’habitat de constructions et d’eau autour du Fort ? ( voir la  PAGE 12 )

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1523713w#

Si cela était vrai, nous aurions alors le Prieuré inclus dans l’enceinte. De haut en bas, Pont sur la Marne, Pont sur le Bras Saint Arnoult et pont levis sur le rempart de l’enceinte Sud qui longe le ru de Nesle ?  Mais aucune description historique ne nous donne une ville aussi importante ?

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

 

Pont levis sur le Bras Saint Arnoult à l’époque du Fort de Gournay:

 

Les fourches patibulaires, les potences et les gibets… (collage reconstitution d’après des images de la BNF)

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Lectures complémentaires et diverses de Claude Schwartz, que nous remercions, au sujet de ce pont et du dénombrement, par le passé, de la population de Gournay. Il s’agit vraiment d’un autre monde que l’on peine à imaginer tant le vide d’humains régnait dans les paysages des siècles décrits dans ces pages…

 

(Voir plus loin, en 1709 pour la ville de Vaires : 8 Feux !)

 

A Gournay vu la piété et l’honnêteté des sujets,  je pense qu’une potence à deux cordes  devait amplement suffire.

Et puis si le seigneur voulait punir des bateliers de passage particulièrement, malhonnêtes, impies ou  malpolis, on pouvait toujours ajouter des cordes de pendu sous les arches du pont en cas de besoin. Il y avait aussi la menace d’enfermer les malhonnêtes gens dans

la léproserie de Gournay (route de Champs)  qui devait être bien dissuasive.

Ce pont à péage sur la Marne est depuis toujours une source de rentabilité pour les seigneurs du Fort de Gournay. L’autre solution pour traverser la rivière, le bac, il n’est pas non plus gratuit !

 

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Sur la place du Fort, après l’entrée Sud par le Pont levis sur le Bras Saint Arnoult

 

( de Claude Schwartz sur ce pont de Gournay):

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)
L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

 

Suite au sujet de ce pont:

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Et si le grand Léonard n’écrivait sur ses dessins qu’à l’envers, simplement pour ne pas être confondu avec son prestigieux prédécesseur qui lui n’écrivait qu’à l’endroit, comme on peut le constater sur ce dessin ?

(A, est un oeil)

 

Ainsi, première leçon du Maistre, pour penser construire un pont sur la Marne, commençons donc par en mesurer sa largeur…

Dessin extrait du : Traité d’architecture de Maistre Francesco di Giorgio Martini

 

ci dessous études de treuils  et d'élévateur par Giorgio Martini

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)
L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Ci dessous Pont mobile par Léonard de Vinci et étude de poids

(dans le codex-atlanticus. ambrosiana)

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)
L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

 

Habitants de France en 1709:

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k822835/f4.item

 

35  feux pour Gournay correspond ainsi à la description d’Hector Malot qui voit, lors de son passage dans ce village en 1875, (un siècle et demi plus tard) « entre vingt et trente maisons… »

http://www.lemarneux.fr/2023/06/hector-malot-et-le-moulin-flottant-de-chelles.html

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

  

Champs 42

Chelles 210

Noisiel 29

Gournay 35

Vaires 8

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

 

C’est encore Delagrivre en 1740 qui donne le meilleur positionnement du Bras Saint Arnoult ainsi que du ru de Nesle ici en Y, qui sert sur sa droite de frontière avec Champs et sur sa gauche à alimenter en eau le Bras Saint Arnoult. Le pont sur la Marne n’existait plus à cette époque on traversait avec le bac. Le pont sur le Bras Saint Arnoult est bien représenté. En fait c’est la première cartographie réelle des lieux, qui ne se contente pas de représentation par petits symboles.

De plus c’est aussi la première carte au Monde positionnée au Nord géographique, quand toutes les autres sont aléatoires ou bien positionnée avec une  boussole, c’est à dire au Nord magnétique…

 

 

 

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Le Pont qui traversait la Marne a été gommé par De Fer, pour sa mise à jour de la carte de Gournay en 1728 ?

Contrairement à sa carte de 1690 (du Pont mobile), il montre bien ici que le Bras Saint Arnoult est important au point de former une île autour du château. Le seul pont restant au sud étant probablement un pont levis, car le Bras n’est pas très large à cet endroit.

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Les définitions des petits  symboles en 1728 se sont diversifiées, au point de faire une distinction entre les lieux où sont les Hommes, des habitations où sont les Filles, dans les Abbayes, les Prieurés, les Couvents ou encore les Monastères.

 

Constatation d’un moulin par la petite roue sur la rivière à coté du Château

Lucien Follet

 

 

lectures sur le sujet du Gournay ancien:

 

La goulette de la Maréchale

 

Elle a passé le pont de Gournay. Elle a bu sa honte

 

La Justice à Chelles en 1740

 

l'Eglise du Prieuré de Gournay

 

 

 

 

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18 juillet 2023 2 18 /07 /juillet /2023 14:43
La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

Sur ce Plan daté de 1694 (Sud vers le haut) cette appellation en travers de la rivière Marne surprend, on en recherche immédiatement la provenance et sa redéfinition.

( La BNF ne donne pas de renseignement sur les chiffres romain de ce plan)

 

Si cette cartographie n’était pas aussi extraordinaire dans sa description des détails, comme les bancs se sable nuisant à la navigation, on pourrait penser à un lieu-dit anecdotique sans réelle importance, mais ce n’est pas le cas en voici la plus que probable appartenance.

 

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

Restituons les dates et les personnages, glanées sur divers sites internet :

 

Le château de Gournay, de style Louis XIII (l’actuelle mairie) que l’on voit sur cette image a été construit en 1680 par Louis Ancelin. ( La tour du Fort sur la gauche de l’image n’est pas encore détruite ?)

 

http///www.histoireeurope.fr/RechercheLocution.php?Locutions=Louis+Ancelin

 

La mère de Louis Ancelin avait allaité le roi, ce qui faisait dire que :

« Les deux petits Louis avaient tété la même mamelle »…

 

Son père, le seigneur Etienne Ancelin était maître d’hôtel du roi Louis XIV.

 

Louis ANCELIN a été  nommé contrôleur général de la maison de la reine Marie-Thérèse,   (http://aaaf.free.fr/_F_01.html)

 

« Le pont de bois du Fort de Gournay qui reliait les deux rives de la Marne, est démoli pendant la fronde, je dirais probablement pendant le blocus de Paris et les combats autour de Paris qui coïncident avec une grande crue début 1649 « (Claude Schwartz)

 

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

L’ancien Fort de Gournay a été détruit en 1667.

 

 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b5971781r?rk=64378;0#

 

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

 

Ci dessous en 1630 le pont à péage entre les deux fortifications du Fort de Gournay. Le Nord se trouve à gauche de l’image pour la route allant en direction de l’abbaye de Chelles. 

 

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

ce dessin a été reconstitué d'après le pont Gallica BNF

 

 

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

Comparaison entre les deux rives: 1630 pour l'mage du haut et 1694 pour celle du bas, en partant de la droite:

  • n° I  le Fort de Gournay
  • n° II  pile du pont au bord du chemin de halage, rive gauche.
  • n° III   la pile est sur le petit îlot.
  • n° IV  la pile est sur l’îlot quasiment au centre du lit de la rivière.
  • n° V  la pile est dans le sable, non navigable.
  • n° VI  la pile également ensablée.
  • n° VII  la pile avec le chemin de contre-halage, rive droite.
  • n°VIII  le fortin Nord de Gournay avec la maison du péage.

 

La rivière s’écoule vers l’Ouest soit en bas de ces images.

Goulette est le féminin de goulet

à Gournay c’est donc la description sur la rivière d’un passage étroit pour les bateaux. Les mariniers auront pour la rivière Marne, en 1694, cette cartographie très précise des passages et des écueils du parcours, disponible de Paris à Vaires.

 

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

 

Ci dessus  «  Le Gué, la Passerelle et le Moulin de la Goulette « 

à Nargis sur le Loing, l’appellation est donc usitée en France…

 

Le constat pour Louis Ancelin seigneur de Gournay est accablant, le passage de la circulation des bateaux devant son château est devenu impossible. Les limons sableux ont envahi les fonds et les berges de la Marne. Il fait appel à des tireurs de sable, mais le résultat est insuffisant… ( Voir la description, deux cents ans plus tard, des tireurs de sable à Gournay en 1875 par Hector Malot)

 

Pour l’aider à résoudre ce problème d’utilité publique, Louis Ancelin en appelle à l’autorité du royaume et c’est le bureau de Sébastien Le Prestre ingénieur hydraulicien qui lui répond que lors de son passage d’inspection vers les frontières de l’Est il s’arrêtera au château de Gournay pour étudier ce problème et y trouver remède…

 

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

Barrière Dominique vers 1610-1678  Halage dans un paysage vallonné ( extrait d'image, Musée du Louvre)

 

 

Le Prestre n’est autre que Vauban, génie multifonctions du XVIIe siècle au service de Louis XIV.

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

Wikipédia donne aussi ce renseignement:

 

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

Voilà l’énigme de la goulette de la Maréchale résolue ?

 

Vauban a été nommé Maréchal de camp en 1675, le flottage de bois et la navigation sur les rivières il connait…

 

il a donc ordonné de creuser et racler profondément le fond de la rivière entre les îlots proches de la rive gauche, le lieu montant du halage, exactement entre la deuxième et la troisième pile de l’ancien pont détruit, le reste de la rivière restant en l’état.

 

Pour le remercier, le nom de Madame Le Prestre, épouse Vauban, a été donné à ce passage en eau pour la navigation qui s’appelle désormais, sur carte:

«  goulette de la Maréchale…. »

Avec une majuscule à Maréchale ce qui est loin d’être impersonnel…

 

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

(XVIIe siècle français, Paysage bord de rivière, peinture attribué à Jean-Baptiste Forest 1636-1712 BNF)

 

Déroulé du temps vu dans cet article:

1630 Pont à péage entre les deux rives de la Marne

1633 Naissance de Vauban

1638 Naissances de Louis XIV et sans doute de Louis Ancelin

1649 Pont sur la Marne détruit

1667 Ancien Fort de Gournay rasé (sauf la tour )

1675 Vauban nommé maréchal de camp

1680 Construction du château de Gournay (actuelle mairie)

1694 Plan de la rivière Marne de Paris à Vaires BNF

         (mentionnant la goulette de la Maréchale )

 

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

En faisant, à la main, avec l’esprit humain, le travail ultra-rapide que pourrait faire aujourd’hui en quelque minutes de recherche sur un sujet particulier donné l’intelligeance artificielle, nous trouvons que le résultat présent de cette probable découverte n’est pas sans intérêt pour l’histoire.

 

Toutefois si la redéfinition de cette appellation de «  goulette de la Maréchale »  ne vous convenait pas, vous pouvez nous adresser vos remarques et suggestions, nous les publierons si tel est votre souhait…

 

Lucien Follet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SUITE de La Maréchale et des Lieux dits:

 

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)
La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

Sur cette carte de 1933 ce lieu dit La Maréchale existe encore.

 

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

Plan d'Intendance du Château de Champs 1783 (AD77)

il est précisé qu'il s'agit d'une Remise, à la frontière de Noisy 

tout ce territoire étant répertorié comme appartenant à Madame Michel

l'épouse de Gabriel Michel ...

Cartographie avec le Ru de Nesles indiqué Ru de Nel

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

Rajouté sur la carte de l'Abbé de la Grive datée de 1740

 l'emplacement de ces numéros:

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)
La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)
j’ai trouvé une nouvelle piste d’archives  (à consulter à Bobigny et peut être dans nos archives de Gournay) pour expliquer le nom de la « goulette de la Maréchale »
 
Le résumé ci joint nous indique que la maréchale d'Hocquincourt était dame de Gournay en 1654.
 
D’après Wikipedia, Eléonore d’Estampe (1607-1679) est depuis 1628  l’épouse de Charles de Monchy marquis d’Hocquincourt, ( 1599-1658) qui reçoit le bâton de  Maréchal de France en 1651 (par Mazarin - Louis XIV)   il trahit et sert les espagnols en 1655
 
J’apprends son existence dans un acte de vente où la maréchale d’Hocquincourt  céde le terrain d’une maison brulé pour payer la réparation du pont de Gournay, réparation du pont qui n’est pas intervenue. Elle avait donc encore les droits sur les passages de Gournay ( bac et goulette).
 
L’acheteur, Etienne Le Vasseur (on l’écrit aussi Levassor) est déjà propriétaire du Fief de Palpoix qui contient le  manoir seigneurial.
Elle lui vend un terrain de maison brulée peut être qu’il s’agit des  ruines du fort, terrains sur lequel Louis Ancelin (gendre de Levassor) construira le Château Rouge.

Claude Schwartz de la Société Historique de Gournay

 

 

sources
FRAD093_80J
Archives départementales de la Seine-Saint-Denis  Seigneurie de Gournay-sur-Marne 1554-an VIII

80J/1-8
(Ancienne cote aux Archives départementales des Yvelines : 53 J)

  1. 80J5  Ratification et enregistrement par le roi d’une vente faite par la maréchale d’Hocquincourt, dame de Gournay, à Etienne Le Vasseur, seigneur du château de Gournay, de l’emplacement d’une maison brûlée pour en appliquer une partie du prix de vente à la réparation du pont de Gournay.

    1654-1655

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12 juin 2023 1 12 /06 /juin /2023 09:16

( En cliquant sur les images vous pouvez les agrandir)

(illustration du Colonel Chamberlin de Malot, rehaussé de crayons de couleurs)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

 

 

Lorsqu'en venant de Paris, on descend à la station de Chelles, on trouve, en sortant de la gare, une route qui est coupée par la voie ferrée : celle de ces deux routes qui va vers la gauche conduit à Chelles; celle qui va vers la droite, au pont de Gournay.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Journal de 1872)

Ce fut celle-là que prit le colonel, et il n'eut pas à marcher bien longtemps pour arriver au bord de la Marne.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(flèches de départ et d'arrivée du marcheur Malot sur une carte d'Etat major 1860 sans l'indication du canal de Chelles)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Le château de Gournay vu de la rive droite)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( la berge du halage devant le château de Gournay rive gauche)

Un vieux château, entouré de vastes jardins ombragés; une petite église, basse, moussue, vingt ou trente maisons de paysans : c'est là tout Gournay.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Jean-Batiste-Nicolas Pillement 1777 gallica.bnf.fr)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Gustave Leheutre maison de Gournay)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Gustave Leheutre le pont de Gournay)

A la tête du pont, entre le canal et la Marne, on trouve bien, il est vrai, quelques guinguettes et quelques restaurants.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Ce restaurant se trouve à la droite du pont, ce sont les maisons vues sur cette gravure:)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Gustave Leheutre le pont de Gournay et les maisons de Chelles)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Premier restaurant du quai de Chétivet à Gournay rive droite  de la Marne)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Entrée nord par le canal du même restaurant)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Gustave Leheutre la cote de Gournay en prairie)

Lorsqu’on remonte l'une ou l'autre rive de la Marne, à partir de ce pont, on est en pleine campagne, les champs et la grande culture, du blé, des prairies, des bois et de la terre labourée. C'est là le charme de ce pays; il est pour le plaisir des yeux, déjà loin de Paris.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

Pour racheter la pente de la Marne, pour éviter ses détours et ses bancs de sable, on lui a creusé un canal latéral dans les prairies voisines ;

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Malot illustré par Ivan Loewitz, Archives de Fontenay-sous-Bois)

de sorte que la vieille rivière, maintenant abandonnée par la navigation, est revenue à cet état primitif qui devait être le sien avant l'invention des bateaux à vapeur et de la simple batellerie, alors que ses eaux coulaient librement, sans avoir rien à faire qu’à arroser ses bords.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Gournay le quai de Chétivet aval)

Dans son lit, que ne sillonnent plus les péniches et les trains de bois, les graviers et les vases se sont accumulés où le courant les a poussés et çà et là ils ont formé de petits îlots cachés sous l'eau pendant la saison des pluies, émergés pendant les beaux jours et couverts alors de la verdure des joncs et des roseaux.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Cabanon en roseaux, rive gauche à Champs-sur-Marne, erreur de dénomination)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Cabane de roseaux, Malot illustré par Henri Lanos, Archives de Fontenay-sous-Bois)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Entrelacs des îles photo actuelle)

Sur ses bords, les chemins qu'autrefois les chevaux de halage piétinaient, sont devenus des sillons gazonnés où pousse en toute liberté une végétation foisonnante de plantes herbacées et de buissons, qui se mêlent et qui luttent entre eux, les plus forts étouffant les plus faibles pour prendre peu à peu toute la place au soleil.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Berge de Gournay Gustave Leheutre)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Peinture de Jules Arthur Joets, bord de Marne, collection particulière)

Lorsqu'on parle des environs de Paris, il faut toujours, bien entendu, faire une distinction entre les jours de semaine et les jours de fête; car tel village calme et mort le jeudi, change du tout au tout le dimanche.

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles
Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

Si le colonel était venu à Gournay un jour de semaine, il eût trouvé les berges de la rivière désertes, et sur l'eau il n'eût vu, de loin en loin, qu'un vieux bachot amarré à une perche flexible, et dans ce bachot un ou deux hommes occupés à tirer du sable..

 

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( En remontant l'ancien halage à Champs-sur-Marne, avec l'extraction du sable)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Le Trou de Champs est une appellation datant du XVIIe siècle, c'est le chenal navigable de la Marne pour la batellerie)

Mais la journée du dimanche avait peuplé cette solitude; sur la rivière on voyait çà et là deux ou trois canots montés par des promeneurs pacifiques, qui ramaient tranquillement, et sur les berges, aux endroits propices, des pêcheurs à la ligne plus pacifiques encore, qui, immobiles comme des bonshommes de plâtre, ne quittaient pas des yeux leur flotteur.

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Malot illustré par Henri Lanos, Archives de Fontenay-sous-Bois)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Photo de 1992 avant destruction des berges par les aménageurs)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

Il y avait déjà assez longtemps qu'il marchait, suivant le cours de l'eau,

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Photo actuelle de la rivière Marne)

lorsqu’il aperçut une sorte de construction en bois, édifiée sur un bateau plat ; elle se trouvait placée en face d'une île, sur un petit bras de la rivière, qu'elle barrait entièrement, soit avec sa propre masse, soit avec un batardeau et des vannes.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(invention supposée du moulin flottant de Chelles par Lucien Follet)

Ces vannes, et surtout une grande roue dont les palettes verdies laissaient pendre dans la rivière de longues traînées d’herbe, disaient que cette construction était un moulin.

Mais ce moulin avait-il jamais tourné pour moudre quelque chose sous ses meules ? Ou bien n’était-ce pas plutôt une fabrique paysagesque, placée là pour produire un effet harmonieux?

 

Le certain, c’est que cet effet était tout à fait réussi et qu’un peintre bien inspiré n’eût pas trouvé mieux.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

Au-dessus du toit en planches, recouvert de mousses, de grands peupliers penchaient leurs troncs lisses et leurs grosses têtes rondes se joignant d’un bord à l'autre, enchevêtraient leurs branches feuillues.

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

Des aunes, des saules et des osiers, garnissaient les berges de l’île et de la rive on voyait cette masse de verdure se refléter dans l'eau, au milieu des larges plaques vertes des nénuphars.

 

Hector Malot

 

 

 

 

 

 

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(photo actuelle de la Marne une vue de la rive droite)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Le moulin flottant , peinture de Carl Gustav Carus 1828)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Carte d'Etat major de 1824, IGN, le moulin flottant avec une petite maison sur la berge et le pertuis traversant la rivière pour aller s'accrocher aux îles appartenant à Levis.

Les frontières des domaines sont en rouge)

 

 

 

 

Ont collaboré à cette page blog sur la découverte par Hector Malot, depuis la berge de Champs-sur-Marne, du moulin Bavière de Chelles:

 

Claude Schwartz, pour le Journal de la première parution de cette nouvelle d’Hector Malot, les illustrations de Gustave Leheutre, les dessins du Malot illustré,  provenant des Archives de Fontenay-sous-Bois, pour son tableau du bord de Marne à Champs et diverses cartes postales anciennes.

 

Claude Galley, pour les documents anciens attestant de la présence du moulin Bavière  (source de conflit avec Levis et avec le propriétaire du moulin de Chelles) aux Archives Départementales de Seine et Marne, où il s’était déplacé, pour en faire des photos, car ces pièces ne sont pas encore en ligne.

 

Lucien Follet pour la mise en page du blog, le texte d’Hector Malot recentré vers la description du moulin flottant, la recherche d’images de vues des lieux décrits, le dessin colorié supposé du moulin Bavière avec son pertuis entravant la rivière, ainsi que pour les photos d’aujourd’hui du bassin de la Marne…

 

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles
Hector Malot et le moulin flottant de Chelles
Hector Malot et le moulin flottant de Chelles
Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Archives Départementales: AD77 Dossier 3S 58)

le 13/10 /1814

 

A  Monsieur le  Préfet du département de Seine et Marne

Le sieur Louis André, propriétaire demeurant à Paris, rue des Forges, n° 2,

 

Requiert respectueusement la prompte intervention de votre autorité, pour qu’il soit mit un terme aux usurpations trop lontemps continuées du sieur Bavière.

Il est fermier d’un moulin sur bâteau placé sur la rive droite non navigable de la rivière de Marne.

Il a intercepté tout le court de la rivière par une digue qui la barre dans toute sa largeur, entreprise dont la répression a été inutilement ordonnée et par Décret expres et par nombre d’arrêtés.

 

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

Delevis est autorisé à construire un moulin face à son île de Montapeine.

Il est visible que l’Etat le nomme Delevis au lieu de « de Levis » grande famille de chevaliers depuis le milieu du XIIIe siècle…

Rappelons pour Levis que sa mère, née Michel propriétaire du château de Noisiel et ses deux soeurs ainsi que sa tante, propriétaire des châteaux de Champs et de Gournay ont été guillotinées pendant la Terreur.

Levis, seul descendant, c’était réfugié en Angleterre. Napoléon ayant permis le retour des réfugiés, il a dû, pour retrouver son héritage «  racheter tous ses biens à l’Etat » ( à certifier ?) récupérant de fait tout le Domaine Michel de 1763 et celui de 1777,  Gournay inclus (où il fit construire un pont en bois traversant la Marne puis, celui en métal, par deux fois)

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

Levis, par héritage, se retrouve aussi proprétaire des moulins de Torcy et de Noisiel. Connaissant le droit de contrôle total de la rivière à cet endroit de la Marne, acté dans l’achat de Montapeine par son grand-père maternel, et se souvenant que sa tante avait l’intention de construire un moulin sur ces terres, les îles amont lui appartenant, il a donc demandé le permis de construire un moulin sur la rivière et c’est ainsi retrouvé en conflit avec Baviere et son moulin flottant…

 

http://www.lemarneux.fr/article-champs-sur-marne-montapeine-relais-et-port-sur-la-marne-37765486.html

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

167 feux à Chelles en 1745  (c’est à dire d’habitations)

On comprend mieux les petits moulins de ces époques en fait ils sont tout simplement adaptés au nombres d’habitants.

Chelles avait deux moulins sur la rivière, bien suffisant pour cette population restreinte. Un moulin à Torcy, un à Noisiel, deux à Chelles, un à Brou, avant la Révolution… Avec aucune concurrence de transport de pain venant d’un autre village ?

 

 

 

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles
Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

La gravure du pont de Gournay doit être lue en miroir car gravée à l’endroit, le résultat sous la presse donne l’image inversée. C’est de cette manière que l’on doit la lire, la vue étant de Gournay en direction de Chelles et des maisons du restaurant qui s ‘y trouvent sur sa droite.

La signature et le court texte ont donc été gravés à l’envers sur la plaque.

 

 

Vos commentaires sont les bienvenus pouvant enrichir cette recherche ...

lemarneux

 

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24 mai 2023 3 24 /05 /mai /2023 20:45
Le peintre Camille Bourget peignant le moulin de Chelles
Le peintre Camille Bourget peignant le moulin de Chelles

Cette photo de 1935 montre le peintre Camille Bourget réalisant son tableau Le moulin de Chelles depuis la rive gauche de la Marne à Gournay. Les admiratrices qui le regardent peindre ne semblent pas le perturber dans son travail.

 

C'est assez exceptionnel, dans le monde de l'Art, de trouver pareille photographie entre le peintre et son modèle...

 

Nous l'avons reçue comme rectificatif suite à la publication de ce tableau sur la page Blog, avec une date d'exécution erronée... 

 

(Collection particulière, pour cette photo unique) 

 

Merci pour cet envoi nous permettant de recadrer la page:

" La douceur de vivre des bords de Marne à Chelles Gournay" 

 

lemarneux

Voir la suite de cet article

 

 

 

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21 mai 2023 7 21 /05 /mai /2023 09:36
La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Bord de Marne par Paul Morizet 1902 (glané sur Internet)

 

 

S'il y a un personnage qui à la Belle Époque va faire connaître Gournay-sur-Marne, une toute petite commune de 286 habitants, au monde artistique sans être artiste, c'est bien Roger Ballu. Un esthète.

Maire de Gournay-sur-Marne de 1898 à 1908, Roger Ballu est plus qu'un amateur d'art, il a enseigné l'esthétique et l'histoire de l'art tout en ayant d'importantes fonctions administratives. Il occupe depuis 1883 un des six postes d'inspecteur des Beaux-arts, un corps de hauts fonctionnaire chargé d'orienter l'enseignement de l'art.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

 Il est aussi député de Seine et Oise de 1902 à 1906, membre d'un groupe antidreyfusard, le parti nationaliste. C'est dire qu'il ne s'entend pas très bien avec les amis artistes d'Eugène Carrière.

L'esthète a eu le temps de faire construire et décorer sa nouvelle résidence "La Sauleraie" dans un secteur encore vierge de Gournay mais n'en profite guère, il décède en 1908.

Il marque l'art en fondant sur le modèle de la Société des Artistes Français, organisatrice des salons et de la profession, la Société des Pastellistes Français dont il est élu Président.

 

Roger Ballu hérite du Château Rouge de feu Francis Nast 1792-1874, l'industriel maire de Gournay au milieu du XIXème. En 1925 l'ensemble immobilier est vendu par les héritiers à la commune de Gournay qui en fit sa Mairie.

Mécène, en 1901, Roger Ballu reçoit en résidence au Château Rouge le peintre Bernard Pierre Alfred Bertoletti, 32 ans qui demeure habituellement 90 rue de Monceau à Paris. Un artiste déjà bien connu, afin qu'il réalise son portrait. C'est un ancien élève de Léon Bonnat, de Barrias et de Fernand Humbert, membre de la Société des Artistes Français en 1904, il a exposé régulièrement au Salon de 1900 à 1925, où il fut plusieurs fois distingué et même lauréat de l'institut. en 1914

Bernard Bertoletti a peint des baigneuses et d'autres de scènes et paysages à Gournay que nous finirons par retrouver comme celle-ci peinte à Brolles-Bois-le-Roi"en 1910 ou 1916.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Une huile sur toile intitulée "Élégante au bord de la Seine" signée et datée 1910 ou 1916 . Vue  dans le Bulletin municipal de Bois-le-Roi  par Lucien Follet.

 

 

En 1901, deux autres artistes peintres sont recensés à Gournay :

Maurice Louis Monnot (1869-1937), 31 ans en 1901. Il demeure 10, rue Rabutteau (rebaptisée Eugène Carrière). Il expose de 1908 à 1912 au Salon de la S..A.F. Il est bien connu pour ses toiles de natures mortes avec de subtils reflets sur les cuivres qu'il a souvent exposées et sûrement vendues localement.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Nettoyage des cuivres.

Il n'est pas paysagiste. Les cuivres tournent à l'obsession chez lui, et s'il y a un personnage dans le tableau ce ne peut être qu'une dame dans un office, un cellier, une cuisine.

Les cuisines de la Maison Roux et celles de Hermann Régnier restaurateurs au quai de Chétivet,  ou  bien les casseroles cuivrées des matelotes de la péniche restaurant d'A. Motté au Pont de Gournay, l'ont sûrement inspiré.

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Maison Émile anciennement Roux fondée en 1780 au Pont de Gournay et ses banquets

La Maison Roux est un peu en retrait du quai derrière quelques gros feuillus.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

 

Richard Ranft (1862-1931) 30 ans de nationalité suisse, a fait un séjour éphémère en 1901  à  la Maison  Roux, l'hôtel-pension-restaurant fondé en 1780 (le futur Émile). Mais il a produit en peu de temps un grand nombre de pièces admirables, lithographies, aquateinte, gravures, eaux fortes, huiles, aquarelles de paysages avec animation.

L'artiste suisse âgé de 30 ans séjourne avec son épouse Henriette 38 ans qui l'a à l'oeil. Elle fait bien car l'atmosphère des dimanches et jours fériés y est plutôt festif.  L'établissement dispose d'espaces pour les banquets, mariages, fêtes et anniversaires ce qui fait que Richard Ranft n'est pas venu pour rien à Gournay. Il est venu pour l'ambiance nautique et festive. Beaucoup de pêcheurs y séjournent, y louent des barques. Justement c'est ce qu'il va faire.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Élégante dans une barque, vers 1905, gravure aquateinte imprimée à 50 exemplaires.

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

 

Photo Roger Szabo : Le Roman de Gournay Maryse Rivière 
Liv'Editions
La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Est-ce que Richard Ranft essayait de se faire remarquer par l'influent Inspecteur des Beaux-Arts, Roger Ballu, en représentant plusieurs fois sa belle demeure du Château Rouge au second plan ?

Les élégantes qui s'y pressent pour faire des ballades sur l'eau, sont plutôt flattées d'être prises pour modèles. Mais le peintre ne se laisse pas distraire de son art et n'oublie pas d'inscrire les personnages du premier plan dont les poses sont mises en scène dans un cadre bien réel même s'il fait comme si le second plan était flouté par une petite brume de chaleur. Ci-dessous, en arrière-plan, se devine la péniche restaurant où il compte offrir un rafraichissement pétillant à ses belles pagayeuses.

 

Nota : L'aquateinte est une technique qui permet de réaliser des aplats de couleur sur la plaque de cuivre grâce à un grainage à la poudre de résine. C'est cette zone couverte de résine qui une fois fondue retiendra l'encre et permettra de créer différentes nuances de couleur selon le temps de morsure de l'acide sur la plaque.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Lucien Follet a repéré la péniche restaurant qui apparait en fond de toile

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

 

Le procédé est visible dans plusieurs de ses œuvres à Gournay avec les chantiers du marchand de sable, le château rouge, les berges, les péniches, les pécheurs à la ligne.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Encore le Château Rouge mais les élégantes sont remplacées par le dragueur et les chevaux de trait tirant les barges de Monsieur Bourgeois, marchand de sable à Chelles-Gournay.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Deux élégantes et plusieurs rameurs !  Ce n'est pas la galère. Il s'agit probablement de "Canotiers en Marne" de Richard Ranft cité par Mme Janine Bailly-Herzberg, dans son "Dictionnaire de L'Estampe en France 1830-1950, Paris 1985, p.272 . C'est une Aquateinte d'après une aquarelle peinte lors de son séjour à Gournay entre 1900 et 1905.

Richard Ranft a réalisé environ 85 gravures en couleurs de paysages à Gournay-sur-Marne, Chelles et Brou-Chantereine entre 1900 et 1902.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Quatre baigneuses au bord de l'eau. Aquateinte,

À remarquer au second plan comme si il était loin le passage d’un petit remorqueur à vapeur tractant des petites barges comme on en voyait à l'époque dans l'exploitation du sable de rivière.

(Bien évidemment il ne s'agit pas de la rivière Marne)

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Richard Ranft ''Sous Les Saules'' (Under the Willows)- gravure

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

"Elégante au bord de l'eau" Peinture à l'huile sur toile

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

"Femme élégante en yole sous les lampions". Huile sur toile 50 x 26 cm

Venise ou Gournay-sur-Marne, allez savoir ?

 

Richard Ranft, catalogué Art Moderne en tant que peintre est considéré comme un spécialiste de l'estampe en couleurs où il rejoint parfois l'Art Nouveau parfois l'impressionnisme. Il est aussi écrivain et poète. Il réalise beaucoup d'illustrations, (certaines, pour Apollinaire notamment, sont un peu trop chaudes pour ce blog grand-public).

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Déjà en 1895 Ranft exposait ses lithographies...

(Pour plus de précisions sur Richard Ranft à Gournay voir la notice )

 

 

René Lelong

Un autre illustrateur, d'avantage Art Nouveau, va faire beaucoup pour l'image de Gournay sur Marne, c'est René Lelong (1871-1933) dont l'affiche pour la Compagnie des Chemins de Fer de l'Est datant des années 20 est très connue et ses reproductions  se vendent comme des petits pains chez Amazon. On retrouve les canots, les élégantes et les embarcations et le fameux Château Rouge, en revanche les coteaux de Noisy ou de Gagny ne sont pas à leur place.

 

René Lelong a tout de même du mérite, contrairement à Richard Ranft il n'a pas pris le train de Gournay pour s'imprégner de l'ambiance qu'il rend pourtant bien.

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

 

René Lelong (1871-1933) - Gournay-Sur-Marne. Chemins de Fer de l'Est., l'original fait 71 x 102 cm. Le poster en vente chez Amazon est de 40 X60. L'illustrateur interprète un message publicitaire subliminal des Chemins de Fer de l'Est pour la destination Gournay-Sur-Marne que voici :  

"Disons que l'agitation parisienne vous a pris et que vous avez besoin de vous évader. Mais pas trop loin. Peut-être juste un séjour d'un après-midi pour restaurer votre santé mentale dans un grand espace ouvert. Peut-être faire un peu de bateau ou pêcher. Eh bien mon ami, les chemins de fer de l'Est ont la suggestion parfaite : Gournay-Sur-Marne, un village pittoresque à seulement treize kilomètres de Paris, situé sur un large méandre de la rivière et idéal pour apaiser une psyché citadine."

 

J'ai l'impression d'entendre Edmond vantant Gournay à ses amis en 1913 !

Et pour une fois  le message publicitaire ne ment pas.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

René Lelong : La Grenouillère, illustration pour "La femme de Paul" de Guy de Maupassant

 

Ce n'est ni Gournay, ni Chelles, puisque ça se passe à Bougival "La femme de Paul" est un des contes de la "Maison Tellier"de Guy de Maupassant que je lisais autrefois en cachette.

 

http://www.maupassantiana.fr/Oeuvre/CNLaFemmedePaul.html

 

Merci Lucien Follet pour la présentation de cet intermède nautique à Chelles-Gournay, sa mise scène et décors, sponsorisé par la Compagnie des Chemins de Fer de l'Est.

 

 

 

Le Blog lemarneux est participatif sans but lucratif et sans publicité permettant la rentabilité des blogs... Les oeuvres images exposées présentent un intérêt de recherche et d'histoire pour la connaissance des sujets présentés, chaque fois que cela est possible les sources en  sont précisées...

 

 

 

 

 

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2 mai 2023 2 02 /05 /mai /2023 09:28
 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite
 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

 

La douceur de vivre des bords de Marne à Chelles et Gournay a séduit plus d'artistes qu'on ne le pense. Ici la Marne réunissait à la Belle Époque tout pour leur plaire. La rivière était devenue non navigable en 1865, année de la mise en service du canal de Vaires à Neuilly.

 

La nature, sa faune et sa flore avaient repris leurs droits sur les berges et dans l'eau. Les poissons, ce n'était pas le moindre attrait de nos bords de Marne, mais aussi les bains attestaient de la qualité de son eau même après le travail sur la berge et les pontons des blanchisseuses que certains appelaient ici "lavandeuses" et d'autres "lavandières". Edmond Schwartz, encore le bisaïeul ! direz-vous, qui fut dans l'industrie du savon avant de se marier connaissait son rayon avec les blanchisseuses.

 

Comme les photographes de cartes postales, les artistes peintres adorent "animer" le paysage de personnages. Seuls les plus grands peintres savent construire ces moments de grâce. Comme ici, ci dessus en 1895, le grand Léon Auguste Lhermitte (1844 Mont-Saint-Père-1925 Paris) voisin de Eugène Carrière à la Villa des Arts de Montmartre qui réalisa (comme un cinéaste) cette magnifique composition "Lavandeuses à Chelles »:

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

En sortant un peu tard du restaurant Damotte où il s'est régalé de matelote avec ses amis,  le Maître a posé son chevalet sur la berge toute herbagée du quai de Marne un peu en aval de l’établissement, où des personnes rinçaient dans la rivière les nappes du restaurant et les mettaient à sécher sur l’herbe… iI finirait le décor à la Villa des Arts plus tard.

(carte postale Damotte-Thommen collection particulière)

 

ci dessous

(IGN cartographie des Armées de 1895)

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

(Damotte est devenu Thommen en 1908)

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite
 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

 

Cette vue du peintre Lhermitte était bien à Chelles comme le démontre M. Follet:

 

Lucien Follet relève avec perspicacité que c’est bien le toit du 22 quai de Marne qui fait coucou en haut à droite de la toile, un clin d’oeil du maître malicieux à Edmond Schwartz pour qu’il achète la maison…

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

Berge du restaurant Thommen avec la vue de la toiture de la maison que l'on distingue sur le tableau de Lhermitte.

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

 

Lavoir et embarcadère du restaurant Damotte (1900) devenu Thommen par la suite...

 

Les bords de Marne de la Belle Epoque étaient sauvages, le vieux moulin de Chelles faisait de l'oeil aux artistes les plus blasés, comme aux plus verts dans ce  paysage de Camille Bourget (non daté, de 1918 à 1920)

 

(peinture sur toile 40x50 cm, signature en bas à droite, collection particulière chelloise)

 

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite
 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

Gustave POETZSCH 1870-1950

Le Moulin de Chelles en 1911,  60 X 45 cm

collection particulière après vente aux enchères

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

" Sur l'Eau " de P.E. Montézin 1911 (source Internet)

Pierre Eugène Montézin (1874 Paris-1946 Quimperlé)

En 1907 Montézin exposait "Bords de Marne à Chelles-Renoncules aquatiques", la toile fut judicieusement acquise par la fondation d'Adelheid et Edmond de Rothschild. Un succès retentissant pour la réputation et le moral de Montézin.

 

…………….( la reproduction de ce deuxième tableau ne nous est pas encore parvenue)……….

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

"La mare aux grenouilles " Pierre Eugène Montézin 1908 ( source Internet )

 

Edmond Schwartz proposait à Pierre Eugène Montézin de mettre sa maison du 22 quai de Marne à Chelles à sa disposition ..

Certains pensent qu'il aura surtout profité de Chelles pour pêcher le brochet avec son père et Edmond, au lieu de peindre comme l'aurait voulu Mme Montézin restée à Paris.

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

Recensement des habitants du quai de Marne en 1911 au n° 22  Montézin.

 

 

(carte postale collection particulière)

« c'était un peu çà, Mariette tricote Edmond asticote »

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

ci dessous:

La Marne en amont près du Moulin de Chelles

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

Ci dessous 

"Saule Pleureur- Effet matinal"  P.E. Montézin 1913 (source Internet)

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

À l'été 1913, Edmond profita une dernière fois de Chelles, y recevant sans doute Montézin qui devait réaliser les deux toiles à accrocher au Salon d'avril-mai 1914, une huile sur toile intitulée :

« Saule Pleureur-Effet Matinal »   et une seconde intitulée « Bouquet d’Arbres »

Le catalogue illustré du salon 1914 indique aussi que Montézin est maintenant domicilié (est-ce un pur hasard ?) au 29 rue du Château d’Eau Paris X à quelques dizaines de mètres de la Maison Schwartz-Ullmann, la plumasserie où Edmond a repris le flambeau des proches de sa chère Mariette qui faisaient leurs paquetages. En juin 1914, bien que réformé, Pierre E. Montézin s'engageait pour la durée de la guerre. René Schwartz, le fils d'Edmond, pourtant réformé en 1913 pour avoir abusé des plongeons dans la Marne en fait de même quinze jours plus tard. Des permissions, trop rares, permettront de revoir l'un et l'autre à Gournay. Montézin père qui s'était finalement installé à Chelles, s'y est éteint en mai 1920.

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

"l’hiver, la rive de Champs-sur-Marne vue depuis Chelles" , colorisée aussi simplement qu’un tableau…

 

Edmond avait acquis fin 1913, à Gournay-sur-Marne, le 12 rue Ernest Pêcheux et de grands terrains rue Faustin Besson, il céda le 22 quai de Marne, si plein de bons souvenirs.

 

 

carte postale 1905 Chelles - Les bords de la Marne

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

 

Pas refroidis le moins du monde par les crues, Edmond et Mariette Schwartz ne s'étaient éloignés que de 75 mètres de la Marne. Ils adorèrent Gournay et leurs amis ne rechignaient pas à venir pêcher à Gournay.  Après tout ce sont les mêmes brochets sur les deux rives.

 

( Carte postale, envoi d’un internaute.  Belle qualité photographique, mais le chien ne veut pas poser ! )

 

 

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

 

(petits tableaux de la fin du XIXe de peintres inconnus, bord de Marne à Chelles, collection particulière )

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite
 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

 

« Le peintre Lhermitte, voisin de Eugène Carrière à la Villa des Arts à Montmartre, était un de ses amis" nous confirme Mme Sylvie Le Gratiet, Présidente de la Société des Amis d’Eugène Carrière et conservatrice du Musée Eugène Carrière à  Gournay-sur-Marne;

le Maître Eugène Carrière est né à Gournay sur Marne le 16 janvier 1849. D’ailleurs une plaque commémorative de sa naissance fut apposée sur l’immeuble du 2 avenue Paul Doumer où se trouve le Tabac-Presse de l’Église…

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite
 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite
 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

Musée d’Orsay    1893  " Famille du peintre Eugène Carrière " 

(ce tableau, précise le Musée, n’est pas exposé actuellement)

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

" Paysage avec large rivière 1906 " Musée de Strasbourg

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

Gournay pour la rive gauche et quai de Chétivet pour la rive droite, avant le virage de la rivière avec la Haute île au centre de face, la rivière s’écoule vers le fond de l’image.

« Quand les photographes colorisent leur photos, un peu influencés par les peintres de l’époque… Effet assez bien réussi pour cette carte postale »

 

Texte et recherche  par Claude Schwartz

Modérateur et mise en page pour le Blog Lucien Follet

 

 

remerciements à Claude Galley de la SAHC de Chelles

pour le registre de 1911 : recensement des habitants du bords de Marne à Chelles

 

(Complément d’informations par Claude Schwartz sur les peintres cités dans cet article)

 

 

voir aussi:

La suite n°3 de La douceur de vivre:

 

http://www.lemarneux.fr/2017/12/les-restaurants-du-quai-de-chetivet-a-gournay.html

 

http://www.lemarneux.fr/2015/06/restaurants-disparus-du-bord-de-marne-a-chelles.html

 

et sur les MOULINS: 

 

 

à suivre

en préparation :
"l’Entre deux guerres"
 
péniches baignades constructions développement
port sur le canal etc.
 
 
 

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9 février 2023 4 09 /02 /février /2023 17:50
Le travail dans l'art fin XIXe siècle

A la frontière du XIXe et du XXe siècle, le monde change, parfois très vite, parfois brutalement. La place du travail évolue aussi, alors que naît l’immense monde ouvrier. Montrer les ouvriers face aux machines ou le paysan dans ses champs est un thème récurrent dans les représentations au XIXe siècle, en pleine industrialisation. Mais que montrer au fond ?

 

Comment l’image fixe, la peinture, la sculpture, la photographie, peuvent arriver à traduire le geste, l’énergie, la fabrication et même le savoir-faire ? Traduire le mouvement est une question, et un défi, qui parcourt toute la période des années 1880 aux années 1910.

 

A travers un parcours forcément personnel et subjectif, cette conférence se propose de dégager quelques grands thèmes de l’art (sous toutes ses formes) face au travail, dont nous sommes à la fois les observateurs et les héritiers. Le sujet, centré sur la France, ne nous empêchera pas quelques sauts au-delà de nos frontières.

 

 

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16 octobre 2022 7 16 /10 /octobre /2022 12:39
Travaux sur la berge sud du lac de Chelles-Vaires

Une délimitation au sol a été tracée pour ces travaux d'aménagement des berges sur la rive sud.

Comme nous l'avions mentionné lors de la réunion avec la Région, plusieurs améliorations devraient être effectuées. Les grillages au sol qui tenaient les pierres seront enlevés, détériorés, ils devenaient dangereux car ils dépassaient sur les chemins de promenade des berges...

 

Travaux sur la berge sud du lac de Chelles-Vaires

Attendons de voir le résultat de ces travaux...

Travaux sur la berge sud du lac de Chelles-Vaires

Le 18 octobre verra la parution d'une brochure sur lemarneux au sujet de cette borne unique pour la ville de Chelles:  la seule Borne in situ de l'Abbaye datant de 1755...

 

Travaux sur la berge sud du lac de Chelles-Vaires

La forêt du Marais Brebis (Plan d'intendance 1780 AD77) avec rajout des lieux actuels...

 

Photos Jean-Michel Guillemot

texte et plans Lucien Follet

 

 

 

 

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18 septembre 2022 7 18 /09 /septembre /2022 09:05
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