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2 mai 2023 2 02 /05 /mai /2023 09:28
 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite
 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

 

La douceur de vivre des bords de Marne à Chelles et Gournay a séduit plus d'artistes qu'on ne le pense. Ici la Marne réunissait à la Belle Époque tout pour leur plaire. La rivière était devenue non navigable en 1865, année de la mise en service du canal de Vaires à Neuilly.

 

La nature, sa faune et sa flore avaient repris leurs droits sur les berges et dans l'eau. Les poissons, ce n'était pas le moindre attrait de nos bords de Marne, mais aussi les bains attestaient de la qualité de son eau même après le travail sur la berge et les pontons des blanchisseuses que certains appelaient ici "lavandeuses" et d'autres "lavandières". Edmond Schwartz, encore le bisaïeul ! direz-vous, qui fut dans l'industrie du savon avant de se marier connaissait son rayon avec les blanchisseuses.

 

Comme les photographes de cartes postales, les artistes peintres adorent "animer" le paysage de personnages. Seuls les plus grands peintres savent construire ces moments de grâce. Comme ici, ci dessus en 1895, le grand Léon Auguste Lhermitte (1844 Mont-Saint-Père-1925 Paris) voisin de Eugène Carrière à la Villa des Arts de Montmartre qui réalisa (comme un cinéaste) cette magnifique composition "Lavandeuses à Chelles »:

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

En sortant un peu tard du restaurant Damotte où il s'est régalé de matelote avec ses amis,  le Maître a posé son chevalet sur la berge toute herbagée du quai de Marne un peu en aval de l’établissement, où des personnes rinçaient dans la rivière les nappes du restaurant et les mettaient à sécher sur l’herbe… iI finirait le décor à la Villa des Arts plus tard.

(carte postale Damotte-Thommen collection particulière)

 

ci dessous

(IGN cartographie des Armées de 1895)

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

(Damotte est devenu Thommen en 1908)

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite
 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

 

Cette vue du peintre Lhermitte était bien à Chelles comme le démontre M. Follet:

 

Lucien Follet relève avec perspicacité que c’est bien le toit du 22 quai de Marne qui fait coucou en haut à droite de la toile, un clin d’oeil du maître malicieux à Edmond Schwartz pour qu’il achète la maison…

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

Berge du restaurant Thommen avec la vue de la toiture de la maison que l'on distingue sur le tableau de Lhermitte.

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

 

Lavoir et embarcadère du restaurant Damotte (1900) devenu Thommen par la suite...

 

Les bords de Marne de la Belle Epoque étaient sauvages, le vieux moulin de Chelles faisait de l'oeil aux artistes les plus blasés, comme aux plus verts dans ce  paysage de Camille Bourget (non daté, de 1918 à 1920)

 

(peinture sur toile 40x50 cm, signature en bas à droite, collection particulière chelloise)

 

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite
 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

Gustave POETZSCH 1870-1950

Le Moulin de Chelles en 1911,  60 X 45 cm

collection particulière après vente aux enchères

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

" Sur l'Eau " de P.E. Montézin 1911 (source Internet)

Pierre Eugène Montézin (1874 Paris-1946 Quimperlé)

En 1907 Montézin exposait "Bords de Marne à Chelles-Renoncules aquatiques", la toile fut judicieusement acquise par la fondation d'Adelheid et Edmond de Rothschild. Un succès retentissant pour la réputation et le moral de Montézin.

 

…………….( la reproduction de ce deuxième tableau ne nous est pas encore parvenue)……….

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

"La mare aux grenouilles " Pierre Eugène Montézin 1908 ( source Internet )

 

Edmond Schwartz proposait à Pierre Eugène Montézin de mettre sa maison du 22 quai de Marne à Chelles à sa disposition ..

Certains pensent qu'il aura surtout profité de Chelles pour pêcher le brochet avec son père et Edmond, au lieu de peindre comme l'aurait voulu Mme Montézin restée à Paris.

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

Recensement des habitants du quai de Marne en 1911 au n° 22  Montézin.

 

 

(carte postale collection particulière)

« c'était un peu çà, Mariette tricote Edmond asticote »

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

ci dessous:

La Marne en amont près du Moulin de Chelles

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

Ci dessous 

"Saule Pleureur- Effet matinal"  P.E. Montézin 1913 (source Internet)

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

À l'été 1913, Edmond profita une dernière fois de Chelles, y recevant sans doute Montézin qui devait réaliser les deux toiles à accrocher au Salon d'avril-mai 1914, une huile sur toile intitulée :

« Saule Pleureur-Effet Matinal »   et une seconde intitulée « Bouquet d’Arbres »

Le catalogue illustré du salon 1914 indique aussi que Montézin est maintenant domicilié (est-ce un pur hasard ?) au 29 rue du Château d’Eau Paris X à quelques dizaines de mètres de la Maison Schwartz-Ullmann, la plumasserie où Edmond a repris le flambeau des proches de sa chère Mariette qui faisaient leurs paquetages. En juin 1914, bien que réformé, Pierre E. Montézin s'engageait pour la durée de la guerre. René Schwartz, le fils d'Edmond, pourtant réformé en 1913 pour avoir abusé des plongeons dans la Marne en fait de même quinze jours plus tard. Des permissions, trop rares, permettront de revoir l'un et l'autre à Gournay. Montézin père qui s'était finalement installé à Chelles, s'y est éteint en mai 1920.

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

"l’hiver, la rive de Champs-sur-Marne vue depuis Chelles" , colorisée aussi simplement qu’un tableau…

 

Edmond avait acquis fin 1913, à Gournay-sur-Marne, le 12 rue Ernest Pêcheux et de grands terrains rue Faustin Besson, il céda le 22 quai de Marne, si plein de bons souvenirs.

 

 

carte postale 1905 Chelles - Les bords de la Marne

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

 

Pas refroidis le moins du monde par les crues, Edmond et Mariette Schwartz ne s'étaient éloignés que de 75 mètres de la Marne. Ils adorèrent Gournay et leurs amis ne rechignaient pas à venir pêcher à Gournay.  Après tout ce sont les mêmes brochets sur les deux rives.

 

( Carte postale, envoi d’un internaute.  Belle qualité photographique, mais le chien ne veut pas poser ! )

 

 

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

 

(petits tableaux de la fin du XIXe de peintres inconnus, bord de Marne à Chelles, collection particulière )

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite
 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

 

« Le peintre Lhermitte, voisin de Eugène Carrière à la Villa des Arts à Montmartre, était un de ses amis" nous confirme Mme Sylvie Le Gratiet, Présidente de la Société des Amis d’Eugène Carrière et conservatrice du Musée Eugène Carrière à  Gournay-sur-Marne;

le Maître Eugène Carrière est né à Gournay sur Marne le 16 janvier 1849. D’ailleurs une plaque commémorative de sa naissance fut apposée sur l’immeuble du 2 avenue Paul Doumer où se trouve le Tabac-Presse de l’Église…

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite
 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite
 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

Musée d’Orsay    1893  " Famille du peintre Eugène Carrière " 

(ce tableau, précise le Musée, n’est pas exposé actuellement)

 

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

" Paysage avec large rivière 1906 " Musée de Strasbourg

 La  douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque, suite

Gournay pour la rive gauche et quai de Chétivet pour la rive droite, avant le virage de la rivière avec la Haute île au centre de face, la rivière s’écoule vers le fond de l’image.

« Quand les photographes colorisent leur photos, un peu influencés par les peintres de l’époque… Effet assez bien réussi pour cette carte postale »

 

Texte et recherche  par Claude Schwartz

Modérateur et mise en page pour le Blog Lucien Follet

 

 

remerciements à Claude Galley de la SAHC de Chelles

pour le registre de 1911 : recensement des habitants du bords de Marne à Chelles

 

(Complément d’informations par Claude Schwartz sur les peintres cités dans cet article)

 

 

voir aussi:

La suite n°3 de La douceur de vivre:

 

http://www.lemarneux.fr/2017/12/les-restaurants-du-quai-de-chetivet-a-gournay.html

 

http://www.lemarneux.fr/2015/06/restaurants-disparus-du-bord-de-marne-a-chelles.html

 

et sur les MOULINS: 

 

 

à suivre

en préparation :
"l’Entre deux guerres"
 
péniches baignades constructions développement
port sur le canal etc.
 
 
 

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