Photos, La Rue Gambetta en 1964 par Gérard Perney
: Publication de la Société Archéologique et Historique de Chelles
par Christian Gamblin.
ci dessous:
La rue Louis-Eterlet vue de la cour du Couvent en 1964 par Gérard Perney
Si nous n'avions pas ces quelques photos du vieux Chelles au quartier Gambetta on pourrait croire qu'il s'agissait vraiment de taudis insalubres, mais cela ressemble en fait à d'autres quartiers anciens de centre ville, de Paris de Meaux ou d'ailleurs...
Ci dessous vue aérienne de Géoportail du quartier Gambetta de 1965:
Les aménageurs en ont profité pour buser la Rivière de Chelles, car elle était devenue, comme la rivière des Dames ou le ru de Chantereine, un égout à ciel ouvert. La ville de Chelles vient seulement en 2017 de terminer, avec ses bords de Marne, le fameux séparatif entre eaux usées et eaux de pluie.
Photo du quartier Gambetta non datée glanée sur Internet:
l'immeuble en travers est celui que l'on distingue, déjà construit, dans le film de l'INA...
Dans l'interview on comprend que les enfants ne sont pas tout à fait d'accord avec la destruction de leur habitat...
Voir une gravure du Vieux Chelles des Archives Départementales.
VOIR la loi Malraux de 1962 et le vieux Chelles:
lemarneux
Je suis le grand, sur la photo ! Le grand qui tient une cantine à la main.... une affaire de pêche, semble-t-il ? J'ai quitté Chelles (si jamais je l'ai quittée), en 1969, pour Lagny où je travaillais dès 1961 ... 17 ans et grouillot !
En 1955, le gamin que j'étais, se faisait passeur entre la berge du canal et le chemin de bastaings; installé par les pompiers pour les riverains et les visiteurs. Une forte femme se présenta sur le chemin de halage souhaitant se rendre chez des amis elle me fit signe. J'amenai la barque, la maintins bien engagée sur la berge et assurée ; elle monta. Un large manteau de fourrure fauve, un visage ordinaire et maquillé me dominaient. S'était-elle parfumée pour cette visite aux inondés...
Elle se tint bien droite et fière jusqu'au portail, grand ouvert et bien calé à cause du courant. C'est à ce niveau que le drame se produisit : il me fallait m'approcher du portail et le frôler afin que le courant ne me dévie ; c'est cet instant que choisit la femme pour agripper, en se penchant, les barreaux du portail.
L'effet fut immédiat, l'avant de la barque s'éloigna sous les poussées combinées de la femme, et du courant. Elle, les mains rivées aux barreaux, les pieds cloués au fond du bateau, le tout dans une oblique incontrôlable ! Je luttai un moment, la gaffe plantée de biais dans l'espoir de retenir l'embarcation, mais ces forces associées eurent raison de mes onze ans.
L'avant de la barque pivota doucement, inexorablement, l'angle du dos raide et fourré s'affirma, déjà les pans de fourrure frôlaient l'eau... Alors, les pieds abandonnèrent : ils quittèrent le fond du bateau , franchirent sans plier la "bordaille", et se jetèrent côte à côte, en frères d'infortune dans l'eau boueuse !
Qu'ai-je entendu ? Une forme de grognement... peut-être, je ne saurais dire ; j'étais comme médusé ! J'ai vu des gestes sans regard, j'ai vu une forme en manteau de fourrure, de l'eau jusqu'aux genoux, foncer dans une gerbe de lourdes éclaboussures brunes, vers le quai, laissant derrière elle, un sillage où ondulaient les pans de son manteau détaché...
Je me souviens de ma peur, peur de remontrances, peur de ce que vont me dire les voisins, peur de cette femme terrible...
Alors je suis rentré, j'ai raconté, j'ai expliqué... ce n'était pas de ma faute, c'est elle qui...
Mon oncle : " L'avait qu'a pas v'nir jouer les curieuses" !
Lorsque j'ai revu les voisins, ils ont rigolé... Alors, ma culpabilité à disparue...
Ou presque, car il se peut que j'en trimbale encore un petit bout, mais il est devenu plutôt souriant.
La voiture est une Matford V8 (1937 ?). Elle servit à remonter notre barque de la Marne à l'Allée, avant de la pousser, jusqu'au fond, sur des rondins.
(Repère : la crue de 1955 est considérée comme égale à 1910. Pour le Quai Prévost cela correspond à 70 cm d'eau minimum)( Remarquez aussi l'étroitesse de la route du Quai Prévost avant son élargissement des années 90...)(commentaires de lemarneux)
(Les numéros du Quai Prévost on changé trois fois au cours de l'histoire de ce quartier. Pour ce témoignage nous sommes dans la numérotation du centre ...)
(Ci dessous vue aérienne IGN de l'époque)
L'Allée des Glycines. A l'époque, elle était bordée de buis dont j'ai encore l'odeur en... nez.
La porte se situait juste à cette entrée, les buis étaient sur la gauche en entrant dans l'Allée ; à droite, un grillage mal en point et un alignement d'arbres. Un reste de charmille à l'emplacement de la poubelle. Tout au fond, quatre tilleuls, un portail de fer forgé, un petit bout de terrain libre, puis la berge du canal...
(Deux images du portail donnant sur la berge du canal)
La maison où je suis né, et passé presque 25 ans de ma vie. On voit, le long du mur de pierres, des perches pour les haricots à rames. Sur la droite, le portail qui fermait l'Allée côté canal....
Je me souviens d'une performance d'entreprise de maçonnerie (peut-être le propriétaire de la maison que louait ma grand-mère ?), qui a su utiliser le béton armé jusque pour la toiture en voiles minces : simplement quatre pans formant voûte. Tout cela traité avec des citations de béton-rocaille.
Je me souviens de l'Allée des Glycines et de sa belle porte de fonte rocaille donnant sur la quai Auguste Prévost. Enfant, le pied droit sur la barre du bas, le gauche poussant, j'en faisais un quart de manège entre le butoir et un reste de charmille... Je donnais de l'élan, un ou deux pas pour toucher le feuillage, et après quelques secondes d'immobilité, cela redescendait doucement me transportant jusqu'au bord du trottoir...
Vue depuis l'étage, sur le canal. On voit le petit morceau de terrain entre le portail et le chemin de halage, berge du canal. il y avait encore de petits pontons de pêcheurs. Plus loin, il me semble distinguer l'un des gazomètres...
Pour les amateurs de batellerie ; un " pétrolier". Est-ce moi qui était grimpé dans les "mailles" du pont... heuuuu!
Tout ceci peut paraître un peu personnel, mais je pense que plein de petits détails sont commun à ces "Entre-Marne" ; bords de Marne poétiques... peut-être ?
J'ai été un peu long...
Alain
(Un grand merci à Alain Créac'h pour cet envoi exceptionnel, en effet peu de témoignage nous sont parvenus de la grande crue de 1955 au Quai Prévost de Chelles...)
lemarneux
Et pour le remercier des glycines des bords de Marne à Chelles au parfum enivrant ....
Voir:
Alain Créac'h et sa description de la passerelle provisoire en bois de Gournay
Voir aussi :
Le complément d'informations de la crue de 1955 par Alain Créac'h
(Dimanche de Dies, Dieu en Latin)
Yvonne Lombart, que je remercie pour ce partage, m'a fait parvenir la photo ci dessus, en compagnie de son chien, en promenade dans le Parc de Noisiel.
On y voit une mosaïque dans la terre avec les lettres: LVANO
Sur sa description de l'endroit, voici ce que je découvrais à mon tour:
Un espace plus grand encadré en très mauvais état, avec trois pierres carrées plates aux extrêmes.
Après quelques recherches voici une conclusion possible de cet énigme car il manque des lettres au mot inscrit en majuscule...
Nous trouvons en effet cette inscription sur le petit plateau au dessus de la source, une résurgence saisonnière, qui a été façonnée avec une grotte en pierre pour la contenir. Cette source se déverse plus bas dans la Rivière anglaise.
Il faut savoir que les rochers dans ce Domaine on été importés lors de l'aménagement de cet espace en Parc à l'anglaise. Ils jalonnent les deux cotés de la route entre les Châteaux de Champs et de Noisiel.
A l'époque, début du XIXe siècle, ces deux Parcs étaient réunis pour ne former qu'un seul grand Domaine.
(Sur ce plan cadastral la grotte est bien dessinée, j'ai rajouté les indications de lieux,)
Nous pensons donc qu'il s'agit d'un hommage au Dieu de la Forêt :
Quand on voit la mosaïque on ne peut la lire car elle est à l'envers, pour la lire il faut être de dos à la source. Ce qui suppose qu'elle n'a pas pour utilité d'être lue par le visiteur éventuel...
SILVANO peut vous surprendre,
il s'agit du mot Latin SILVA, (Sylvain ou Sylvestre) identifié à Forêt...
Voilà une partie de l'énigme résolue...
Voici SILVANO au dessus de la tête du Dieu en bas relief.
Musée du Capitole à Rome.
(Bien évidement il est tout à fait possible à Noisiel qu'un " Y " ait remplacé le " i " pour ce nom : Sylvano... )
Ayant fait parvenir cette démonstration au Service Patrimoine et Tourisme de la ville de Noisiel, la réponse a été de ne pas faire de page blog sur cette mosaïque de manière à la protéger des dégradations possibles...
J'ai proposé une couverture en bois facile à faire par dessus la mosaïque.
Pour ce qui est de sa découverte, elle était déjà connue des Services ...
Si les Menier après avoir acheté le Domaine du Château de Noisiel ont bien fait quelques nouveautés dans son Parc, comme la cage au couple d'ours blancs ( pauvre destinée ); faire, dans ce contexte, un hommage au Dieu Silvano parait difficile à imaginer ?
Nous trouvons cette famille à l'époque plutôt socialo-capitaliste que portée vers le symbolisme sylvestre...
(Le dernier courrier des Services de Noisiel datant du 25 novembre, sans nouvelle depuis, nous publions cette re-découverte)
Vos commentaires attendus seront les bienvenus...
Lucien Follet
Voir la suite de cette affaire
Courrier reçu de Anne Barbara le 11 mai 2021:
Archives Départementales: 2F1853
LATONE était donnée comme personnage féminin au centre du bassin.
Latone pour les romains et Léto pour les grecs
Léto mère des jumeaux Apollon er Artémis ayant pour père Zeus.
Elle eut a subir la colère d’Héra l’épouse de Zeus.
Recueillie par Poséidon sur une petite île.
(Théogonie d’Hésiode VIIIe siècle av. J.C.)
Carte postale non datée assez ancienne vue l’état de l’image qui laisse à penser que l’identité réelle du personnage est plutôt récente…
La famille d’Anvers donne le château de Champs à l’Etat français en 1934 (à vérifier)
(aujourd’hui Scylla)
Trois pages de la conférence que j'ai donnée à l'UIA de Chelles sur
la Méridienne du Château de Champs
Lucien Follet