Le Journal Le Monde relate à l'époque cette problématique de reconversion :
merci à LUXI pour son dessin évocateur, décrivant cette situation de stagnation d'idées, telle que les citoyens modérés la percevaient...
lemarneux
Le Journal Le Monde relate à l'époque cette problématique de reconversion :
merci à LUXI pour son dessin évocateur, décrivant cette situation de stagnation d'idées, telle que les citoyens modérés la percevaient...
lemarneux
Adolphe Humbert de Molard nous offre cette incroyable photographie de la rivière Marne en 1847.
Il s'agit du dernier pont en bois de Lagny qui sera vite remplacé par un pont de fer...
C'est le Musée d'Orsay qui conserve ce négatif, dont l'intelligence artificielle de l'ordinateur résout instantanément la reproduction en photo:
Cette vue d'un pont de bois nous montre ce que devaient être les ponts sur les rivières avant l'avènement de l'industrie et du métal, quand ces ponts n'étaient pas en pierres.
Seules les piles en pierres taillées seront ainsi réutilisées pour les reconstructions successives de ces ponts de bois...
On attend avec impatience l'image possible du pont de bois de Gournay, de Lévis-Ventadour et de Barres du Molard, construit en 1829 (C.Schwartz)
1859 le nouveau pont est reconstruit en fer, journal l'ILLUSTRATION (du 27/08/1859)
Quelque peu imagé et pas forcément véridique pour les détails.
Carte postale du pont de fer de 1860 à comparer avec le dessin précédent. La bâtisse de droite est la même que sur la première vue de 1847, que le dessin n'observe pas.
Maximilien Luce peint cette superbe toile du pont de fer de Lagny en 1889.
Vente CHRISTIES
https://www.christies.com/en/lot/lot-6356950
Une autre façon de peindre à larges touches, magnifique toile de Maximilien Luce.
Mais l'enfant n'est plus là !
Le pont de fer vu par Leheutre gravure de 1895 en extrait d'une image plus grande
(Collections numérisées de la bibliothèque de l'INHA)
ci dessous la gravure entière
(que nous avons inversée en miroir pour obtenir en extrait la véritable vue par Leheutre depuis l'amont ? Une gravure à la presse donne toujours l'image à l'envers de la réalité ! Seule la signature est écrite à l'envers sur la plaque pour être restituée à l'endroit sur la page papier)
Photo Google du nouveau pont allant de Thorigny à Lagny sur la Marne, le précédent ayant été détruit au cours de l'histoire de ce pont...
Lucien Follet
Superbes couleurs de cette vue du chantier du sablier au quai de Chetivet avec le pont de Gournay
Maxime Maufra (1861-1918) 1902 « Bords de Marne »
https://www.mutualart.com/Artwork/Bords-de-Marne/198DBFBB0CF45467A526DAA11C72E7B8
La flèche indique le sens de la prise de vue de ce tableau, berge rive droite de la Marne à Gournay 200m après le pont.
Un second tableau du même endroit daté de quatre ans plus tard 1906 (72 X 61 cm)
https://www.artnet.com/artists/maxime-maufra/le-port-de-gournay-sur-marne-AfYUFWqBTVgaMXkB3DLUrA2
Ce peintre venait donc souvent à Gournay dans les hôtels du quai Chétivet au bord de Marne...
pour les compléments sur le travail d'extraction du sable à Chelles-Gournay:
merci à Claude Schwartz pour cette belle recherche des artistes ayant connu et peint notre bassin de la rivière...
lemarneux
http://thejadesphinx.blogspot.com/2014/06/chelles-by-leon-augustin-lhermitte.html
Pour être plus précis dans la localisation du bassin baignable de la Marne à Chelles-Gournay-Champs, nous avons ce beau tableau de Lhermitte que l’on peut situer au restaurant Motteau du quai des Mariniers à Chelles:
(La flèche indique la prise de vue, depuis le quai de Marne à Chelles, de la baigneuse qui s’accroche aux branches à droite du tableau. Aujourd'hui quai des Mariniers)
On reconnait l'atmosphère des îles de Chelles à cette lumière particulière que le peintre Lhermitte sait retrouver dans ce tableau...
Le maire Népomucène NAST s’inquiète … » ils se baignaient nus dans la rivière »
(Livre page 183 de Maryse Rivière Le Roman de Gournay)
(Népomucène Nast étant décédé en 1817, cette annonce de 1827 serait plutôt le fait du marquis de Chabrillan ?)
Daumier Journal Le Charivari du 25 Juillet 1852
On a longtemps cru que les artistes du XIXe et début XXe fantasmaient sur les baigneurs en représentant notamment des femmes nues dans les rivières…
Lhermitte était un ami de Roger Ballu, membre fondateur de la Société Française des Pastellistes en 1885, membre de la Sté des Beaux Arts en 1890, et un pro des crayons de couleurs et de la craie paraît-il.
VOIR Lhermitte a bien connu les berges de la rivière Marne à Chelles où il a peint d'autres tableaux:
Le Restaurant Hôtel Mottheau, dont l’histoire et le temps font perdre un T à son nom, aujourd’hui pour l'Allée Motheau ici à gauche du bâtiment ancien inchangé….
Bord de rivière dans les méandres des îles où le courant est très faible, l'endroit idéal pour la pose...
Voici les numéros 2 et 4 quai de Marne à Chelles aujourd'hui quai des Mariniers avec beaucoup d'activités sur berges.
Mais la location des barques se trouve au quai des îles à l'extrême est de la ville de Chelles.
Collage idéalisé de Juliette Meignant par Lucien Follet
Dessin de Gustave Poetzsch embarquement aux îles de Chelles.
C'est ce peintre qui nous a donné le très beau tableau du moulin de Chelles.
Ce superbe dessin colorié est l'oeuvre de
Millet (1813-1875) idéalisation des baigneuses dans la rivière
https://pba.lille.fr/Collections/Chefs-d-OEuvre/Dessins-et-photo-graphies/Les-Baigneuses/(plus)
C’est bien la société entière qui s’emparait de cette possiblitié de liberté des coprs, au point que les interdictions n’ont pas tardé à voir le jour pour essayer d'endiguer cette mode nouvelle:
maillot de gauche autorisé, caleçon de droite interdit
Couple exemplaire de baigneurs, les maillots montant sont conformes aux bonnes moeurs de l'époque et aux interdits municipaux...
Ces dames en toilette champêtre devant le quai de Chétivet à Gournay rive droite de la Marne.
Les baigneurs sont là, le site est reconnu pour le tourisme comme " Le Petit Paris..."
Richard RANFT 1862-1931 Le plongeoir
Ce peintre a bien connu les bords de Marne à Gournay et Chelles ...
Un intéressant dossier sur le sujet:
https://journals.openedition.org/tourisme/146
La tenue vestimentaire pour le bain donne ainsi une date assez définie de l'époque de la photo:
Dans la photo suivante les maillots une pièce échancrés sont relativement modernes.
Cette carte postale ne peut-être de 1900 , ces dames n'auraient pu se baigner aussi dévêtues... ?
il s'agit ici de la plage de Gournay avec cette péniche à la proue si particulière...
La berge de la Haute-île en fond d'image est abrupte et raide comme aujourd'hui encore, mais elle est depuis recouverte de végétation...
La toute première indication de la Baignade à Chelles, une sorte de lavoir aménagé. Ce site au quai Prévost sera réaménagé plus tard. Le lieu reste inchangé, pour le projet d'ouverture de la future baignade en Marne...
Dans l'image suivante nous voyons un ponton de bois le long du fil de l'eau.
Le Conseil Municipal de Chelles décide que la commune ne devait pas exploiter de baignade compte tenu des risques de responsabilité. Elle décide de donner en concession une portion des berges de la rivière.
C'est l'Union Sportive de Chelles-Gournay qui obtient la concession de la berge quai Auguste Prévost.
Les premiers travaux ont lieu en septembre 1927 et l'inauguration officielle aura lieu en 1928.
La baignade de Chelles avec ses gradins de ciment vue depuis la berge de Gournay.
Les baigneurs au quai Chétivet berge gauche de la rivière au Petit Paris à Gournay
(erreur de dénomination de carte postale )
Ci dessous affichage publicitaire dans les journaux vantant sa plage de sable fin, par le tram 113 depuis Vincennes:
Les barques de transport des touristes remontent la rivière depuis Neuilly-sur-Marne pour visiter le Domaine de Gournay.
Avec la grande péniche restaurant Maréchal Joffre dans la boucle de la rivière, à noter que les bateaux ne peuvent remonter au delà vers l'amont de Gournay...
Et cette découverte récente de la baignade en face du moulin de Chelles:
Promenade des Patis à Gournay
Un grand ponton flottant couvert devant l'actuel Cappuccino
Un Daumier 1808-1879
https://www.ader-paris.fr/lot/6101/1283120-honore-daumier-18081879les-bai?search=&
pour les resquilleurs qui ne veulent pas se baigner aux endroits autorisés:
"File-file vla le municipal"
Baignade de Champs-sur-Marne l'endroit se nomme le Trou de Champs, en remontant la rivière après la passerelle.
Ci dessous Interdiction de se baigner
probablement dû au peu d'eau dans la rivière et donc à une pollution incroyable charriée par les rivières
Pas de canalisation d'égouts après guerre dans la Marne et redémarrage des industries...
A savoir:
(la loi donne aux industriels l' AUTOCONTROLE de leur pollution avant rejet dans les réseaux d'eaux de pluie)
Mais ci dessous nous avons la dénonciation de la privatisation des lieux de baignades et des interdictions de se baigner ailleurs qu'aux endroits indiqués dans la rivière:
Ci dessous cartographie des lieux décrits de la baignade dans cette page blog:
A Baignade à Noisy-le -Grand
B La Plage de Gournay
C Quai de Chétivet
D Le Petit Paris
E Baignade sur la berge de Gournay
F Plage de Chelles
G Bains de Gournay
H Baignade Le Trou de Champs
I Berge du quai de Marne
J Garage des bateaux
Un des problèmes récurrents, les ordures flottantes sur la Marne
ici un embâcle de printemps aux îles de Chelles.
Ici le câble de retenue pour les péniches au barrage de Vaires
Et aujourd’hui, la baignade est envisagée dans la Marne et la Seine, mais les études sont-elles objectives ?
Le SAGE Marne Confluence avait publié ce document :
Est-il possible de prendre l’exemple d’autres pays pour une baignade sécurisée?
http://www.lemarneux.fr/article-la-nouvelle-baignade-sur-la-marne-a-chelles-enfin-114411832.html
une piscine flottante avec de l'eau du robinet et non de l'eau de la Marne
Comment va t-on arriver à interdire le bain dans la rivière sur tout son
linéaire de plage lorsque le Préfet de Région aura donné son aval à la baignade ?
Les dernières études disponibles de la pollution des rivières
pour les connaisseurs:
Allez-y, pour les JO, peut-on boire la tasse ?
Ont collaboré à cette page blog lemarneux:
Claude Schwartz Administrateur de la Société Historique de Gournay
et Lucien Follet Membre de la Commission Locale de l'Eau du SAGE Marne Confluence
Cadastre napoléonien où l’on voit que l’église de Gournay a été intentionnellement positionnée sur une croix dessinée dans le paysage. (Qui reprend le nouveau Nord Géographique, nous avons rajouté les flèches noires sur les lignes qui se croisent du cadastre pour bien en comprendre le sens)
L’horizontale de cette croix est un Parallèle
quand la verticale est un Méridien.
Claude Elisée de Court comte de la Bruyère Premier Vice Amiral de France, Grand Croix de l'Ordre de Saint Louis achète le château de Gournay en 1719 et fait reconstruire l’église de Saint Arnoult en 1720 sur l’emplacement encore actuel (bien que cette nouvelle église ait-été modifiée dans le temps.) La raison semble être qu'il ne voulait plus voir d'église dans son parc...
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1523713w/f61.item
église ancienne par Claude Chastillon (1559-1616) bien positionnée avec son entrée à l’ouest.
Le mot "orienté" signifiait originellement « tourné vers l’Orient »
Voici la nouvelle église de Gournay avec son cadran solaire sur le fronton:
« La disposition au septentrion de l’église avec son portail au sud permet d’avoir un cadran solaire sur le fronton de l’église, un hommage de marin aux astres qui l’ont guidé toute sa carrière de navigateur.
Peut être que l’orientation non conformiste de son église est un message de défi d’un vice amiral huguenot ou agnostique…
Nous n’avons pas l’explication du frère dominicain Romain qui réalisa les plans et assura les achats du chantier et le suivi d’exécution de la construction aux frais du Vice Amiral Claude -Elysée de Court de La Bruyère.
Claude Schwartz »
Sur Internet un seul autre édifice est positionné de la sorte en France ?
La construction d'un édifice entièrement neuf, orienté nord-sud, dont on ne connait pas l'auteur. Travaux entrepris en 1788 Eglise protestante de Saint-Laurent en Alsace.
Cadran solaire de la Sorbonne à Paris Oeuvre de Jean Picard
Photographie de Jean-Marie Vugnon sur Wikipédia
https://adsabs.harvard.edu/full/1983LAstr..97..429G
L’époque est riche de découvertes comme celle du Nord Géographique (axe de rotation de la Terre) et la cartographie mentionne ce nouveau Nord qui rend désuet et imparfait l’ancien Nord Magnétique d’une boussole.
Avec le Méridien de Paris adopté par le géographe De La Grive, les croix dans le paysage que dessinent les châteaux de Champs et de Vaux-le-Viconte se déplacent vers la gauche:
Croix Nord-Sud Magnétique que nous avons rajoutée dans le paysage sur la carte de De La Grive 1740.
http://ids.lib.harvard.edu/ids/view/7724973?buttons=y
Premières triangulations par Cassini à l’est de Paris depuis les sommets dans le paysage:
Observatoire - Tour de Monthléry au sud et Tour de Montjay à l'est:
Observatoire de Paris, par où passe la ligne verticale du Méridien dans la carte de De La Grive
Quand j’ai dessiné l’Observatoire de Paris en 2002 il paraissait quasiment à l’abandon ?
Complément d’Informations sur la Borne Méridienne de Champs-sur-Marne du Duc de Lévis en 1783:
http://www.follet.org/overblog/conference.uia.pdf
Un peu d'humour pour terminer la démonstration sur cette église.
Place Staline à Gournay ?
"Place Staline" depuis 1945 quand la place de l’église a été débaptisée par notre Peppone local : Félix Mercadier
C’est un souvenir laissé par la municipalité communiste qui a régné sur Gournay de mai 1945 à mai 1947, et la bureaucratie du cadastre n’a pas fait le nécessaire pour faire disparaître cette mention alors que l’Ex-Place de l’église-Ex-Place Staline est devenue Place Charles de Gaulle depuis plus de 40 ans. Claude Schwartz.
Extrait Gournay du site cadastre.gouv
ci dessous église de Gournay par André Jacquemin
Wikipédia : André Jacquemin, né à Épinal le 3 septembre 1904 et mort à Paris le 16 janvier 1992, est un peintre, graveur et illustrateur français.
La Société Historique de Gournay va publier prochainement un document complet sur cette église...
Vos commentaires sur le positionnement UNIQUE en France (?) de cette église de Gournay-sur-Marne sont les bienvenus !
Lucien Follet
Pourquoi ce dessin très peu lisible est superbe en réalité ?
Parce qu'il montre les divers éléments du paysage de la rivière à Gournay depuis le moulin de Chelles.
cadastre de Gournay napoléonien
Flèche rouge, le Prieuré
Flèche noire, l'Eglise
Flèche verte, le Château
Flèche bleue, Le Petit Paris sur la rive droite
(On ne voit pas le pont traversant la Marne de Gournay à Chelles car celui-ci a été construit en 1829, ainsi ce dessin de Hittorff est antérieur à cette date)
Pour imaginer voir ainsi cette perspective dans la nature, il faut savoir que la rivière n'avait aucun arbre sur ses berges. On peut le constater par cette carte postale de Noisiel vue depuis la berge de Vaires:
(En 1954 ce château a été démoli par la famille Menier). Une vue du halage du début du XXe siècle surprenant, c'est donc ainsi que l'on comprend que Hittorff a pu, depuis le moulin de Chelles, voir en enfilade tous le bâtiments décrits...
Chateau de Gournay vu par Capaul Archives du 93 6FI/199
(une vue, fin du XIXe siècle, du coté Est depuis le pont sur la Marne)
La question en suspend est, pourquoi cet architecte si important est venu à Gournay ?
il est possible que son ami soit Nast de Gournay
Dessin de Jacques Ignace Hittorff de la tombe de M et Mme Jean Népomucène Hermann Nast (1792-1867) au cimetière du Père-Lachaise, division 37.
à suivre donc
Claude Schwartz pour le texte en vert d'eau
et Lucien Follet pour le texte en vert mousse
(cliquer sur l'image pour l'agrandir)
Gournay - La rivière comblée pour faire passer une route, mai 1927 par André Hurtret.
Sanguine sur papier H 31,2 L 37,8 source internet : https://collections.domaine-de-sceaux.hauts-de-seine.fr/fr/notice/60-16-42-gournay-la-riviere-comblee-pour-faire-passer-une-route-905687e7-243b-4df3-afae-70207751003f Crédits photo Benoît Chain © MDDS
Hurtret André (1895-1970) était peintre d'architecture et de paysages. - Historien de Vincennes et de l'Île-de-France. Fondateur (1934) et premier conservateur du musée historique du château de Vincennes. https://data.bnf.fr/fr/14969697/andre_hurtret/
Au premier plan les travaux de génie civil consistant à combler le bras Saint Arnoult dans les anciens vergers entre la rue Galliéni et la rue des Bruyères, au second plan les cheminées des fours à chaux de l'usine Poliet-et-Chausson, sis Route Nationale à Gournay-sur-Marne.
Angle probable de la prise de vue du dessinateur.
Premier plan : le chantier de comblement du Bras Saint Arnoult entre la Rue Gallieni et la rue des Bruyères.
Second plan : les cheminées de l'usine Poliet et Chausson (à l'emplacement du Pont P actuel sur l'ex-RN34)
Pour moi son intérêt est historique plus que pittoresque : la voirie du lotissement Bernheim ne s’est pas faite en un jour à la signature de l’arrêté préfectoral d’autorisation du 13/12/1924 (que nous recherchons activement) .
Savoir que des travaux sont en cours en mai 1927 (date indiquée sur l’oeuvre) pour reboucher le Bras Saint Arnoult du côté de la rue Gallieni et de rue des bruyères est une découverte. Je pensais auparavant que l’opération avait été très rapide vu la nature des terres.
La municipalisation de la voirie du lotissement Bernheim par la commune de Gournay n'eut lieu qu’en 1930, c’est dire si le chantier a trainé.
Claude Schwartz
Société historique de Gournay
APPEL à compléter ce reportage : Souvenirs, Photos, Documents, Actes notariés ...
Si vous avez des informations n'hésitez pas à nous contacter:
LA GOULUE au Pont de Gournay, c'est une légende à laquelle plusieurs de mes connaissances chelloises croient dur comme fer.
Et si c'était vrai ?
Le point de départ d'une légende n'est jamais facile à retrouver, c'est souvent par hasard que la vérité se découvre.
La Goulue est née Louise Joséphine Weber à Clichy le 12 juillet 1866 de parents alsaciens montés à Paris. Pendant la guerre franco-prussienne sa famille a fui les bombardements de Clichy et s'est réfugiée dans le XVIIe.
C'est là qu'elle débuta au bal public organisé en faveur de l'Alsace Lorraine à l'âge de 6 ans et son père commença à l'exhiber. Elle devient très jeune une experte en chahut, dansant sur les tables et s'asseyant sur les genoux du public.
La Goulue et son spectacle de chahuteuse:
https://www.montmartre-secret.com/article-montmartre-la-goulue-et-toulouse-lautrec-53044501.html
Elle va exceller dans la provocation et l'exhibitionnisme dans les cabarets des boulevards alternant avec des emplois de blanchisseuse où elle ne se prive pas de passer les habits des clientes. Incidemment elle fréquenta des mauvais garçons comme des princes russes.
Enchainant des poses de modèles pour les photographes de nus et les peintres (Auguste Renoir notamment). Elle acquiert une réputation de demi-mondaines mais elle n'y fait pas les choses à moitié et vide les verres qui se présentent.
C'est un fabuleux sujet en mouvement pour les dessinateurs, les affichistes et les peintres, Roedel, Anquetin, Toulouse-Lautrec, etc ...
Louise et son ami Henri à la même table...
Louise vue par le peintre Louis Emile Anquetin:
Artiste de revues, au Moulin Rouge et ailleurs, la Goulue est la partenaire des danseuses Grille d'Égout, La Sauterelle, Nini Patte en l'air etc...et la partenaires des danseurs Fil de fer, Grille -Tout, Tortillard, Valentin le Désossé, etc...
voir http://lagouluedelautrec.over-blog.com/pages/LA_GOULUE_BIOGRAPHIE_OFFICIELLE_-931529.html
Elle danse dans les bals du boulevard de Clichy et dans les cabarets et bals de Montmartre ou de Montparnasse, elle est lancée dans le cancan auprès de danseuses et de danseurs vedettes. Elle est devenue danseuse de revue, à l'Alcazar, en continuant de jouer son rôle de chahuteuse.
Elle chahute surtout les bonnes mœurs avec lesquels elle fait le grand écart et fait un tabac. Elle a également touché au cirque en jouant la dompteuse.
Selon wikipedia (sous réserves) : Riche et célèbre, en 1895 elle décide de quitter le Moulin Rouge et de se mettre à son compte dans les fêtes foraines puis comme dompteuse.
Le 6 avril, elle passe commande à Toulouse-Lautrec de panneaux décoratifs pour orner sa baraque de danseuse orientale.
En décembre 1895, La Goulue accouche d'un fils, Simon Victor, de père inconnu (« un prince », disait-elle). Un forain l'adopte et lui donne son nom.
Au faîte de sa gloire en 1895 à 28 ans, elle devait de toute façon suspendre sa participation aux revues en raison de sa maternité peu compatible avec le grand écart. Elle se lanca à son compte comme meneuse de revue foraine avec un spectacle à la Foire du Trône mêlant french cancan et danse orientale. Elle s'est procuré une sorte de "barnum" de forain pour lequel elle commande le 6 avril des panneaux de décor à son ami Henri de Toulouse-Lautrec.
La Goulue et Henri de Toulouse-Lautrec qui peignit les panneaux de son stand pour la Foire du Trône
Un décor de barnum peint par Toulouse-Lautrec.
Le panneau de droite par Toulouse-Lautrec restauré par le Musée d'Orsay.
La revue foraine est un échec, très peu de temps après elle devient meneuse d'un spectacle de domptage de bêtes sauvages, de loups et de félins. Un de ses assistants forains dompteurs s'appelait Simon Colle, né en 1870 de parents boulangers, rue Mouffetard Paris Ve.
Enceinte, en quittant ses amies des frous-frous, elle déclara qu'elle devait sa maternité à un prince, amour éphémère.
Mais quand Louise accoucha d'un petit garçon chez eux 14 rue Lécluse à Montmartre, le 29 décembre 1895, c'est lui, Simon Colle, qui s'y colle et qui va déclarer à la mairie du XVIIe la naissance d'un garçon né au domicile des père et mère, issu de Louise Joséphine Weber, profession artiste chorégraphique, âgée de 29 ans et de lui-même, profession voyageur forain âgé de 25 ans.
Il donna le prénom de Simon Victor au bébé Colle. Quinze jours plus tard, Louise Weber vint à l'état-civil pour reconnaitre son fils en Simon Victor Colle.
Plus tard elle dira qu'elle avait demandé à Simon de lui rendre service en adoptant Simon Victor. Allez savoir !
Le Journal (de Paris) du 19 avril 1899 raconte un incident de dressage de loups où la Goulue fut mordue au sang. L'incident ne la découragea pas du tout.
La Goulue ne manquait pas de courage elle était très exigeante avec elle-même et avec les siens.
Simon Colle va faire partie du spectacle de dressage de fauves de la Goulue pendant au moins cinq ans. Mais début 1900 Simon fut victime d'un coup de couteau lors d'une rixe à Aubervilliers.
Simon Colle sort de la vie de la Goulue à cette époque, le petit Simon Victor Colle restant avec sa mère qui se marie pour la première fois en 1900 à Joseph N. Droxler, un artiste et dompteur de fauves.
En mai 1908 la Goulue fait travailler Simon Victor Colle son fils âgé de 12 ans dans la cage aux lions d'une ménagerie installée Cours de Vincennes à Paris Il est mordu pas une lionne. Ça durcit le cuir parait-il.
Selon une mention marginale de son acte de naissance Simon Victor Colle se maria à 21 ans, le 26 février 1916, avec Germaine Jullien (1896- ). Peu après il fut condamné à de la prison par le conseil de guerre pour avoir produit des faux.
Il est décédé tragiquement à 27 ans en 1922 à Conflans.
L'acte de décès de Simon Victor Colle le 17 septembre 1922 indique qu'à l'époque il partageait administrativement en tant qu'artiste forain, le domicile de sa mère Louise Joséphine Weber dite la Goulue 59, rue de l'Entrepôt à Saint Ouen et disposait d'une villégiature villa Ma Campagne 4, route d'Herblay à Conflans-Sainte-Honorine.
Heureusement, Simon Victor Colle avait eu une relation en 1913 à 18 ans avec une certaine Mlle Adeline Perruquet (1884-1943) qui lui donna un enfant naturel Marthe Perruquet (1914-1993) qui épousa Paul Souvais (1914-1965).
La Goulue a donc officiellement un descendant aujourd'hui en la personne de M. Michel Souvais qui veille très efficacement à son souvenir.
C'est en faisant des recherches historiques sur les Morts pour la France inscrits en lettres d'or au Monument aux Morts de Gournay, que j'ai involontairement trouvé une piste me ramenant à l'histoire de la Goulue.
Le jeune Pierre Colle, 1922-1944, est mort à 21 ans pour la France.
Selon son fichier militaire et le site Mémoire des Hommes qui cite les archives du Service Historique de la Défense de Caen il existe un dossier Cote AC 21 P 47268, pour le sous- officier Pierre Colle du Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc RICM qui fut tué à l'ennemi, le 19 novembre 1944, à Hirtzbach Haut Rhin qui est libérée le lendemain.
J’ai fini par trouver l’acte de naissance de Pierre Colle, 14 rue Rochechouard, Paris IXe, fils d'un certain Simon Colle, publiciste et de son épouse légitime Francine Gohmann, Il était né le 29/12/1922.
J'ai cherché quel était le lien entre Pierre Colle et la commune de Gournay et j'ai découvert dans la liste électorale (uniquement masculine) de Gournay en 1939, que deux frères Colle habitaient au quai Chétivet, à quelques mètres de Chelles.
Après vérification à partir de la date de naissance il ressort que le père de Pierre Colle, Simon Colle de Gournay était né de parents boulangers, rue Mouffetard et qu'avant d'être journaliste il fut forain.
C'est bien le père de Simon Victor Colle, fils de la Goulue.
Il n'est pas impossible que Marthe la petite fille de la Goulue soit venue en vacances chez Simon Colle avant la guerre.
1 Barnum : tente de forain dont le nom vient de Phineas Taylor Barnum (1810-1891) célèbre directeur de cirque et monteur de spectacles américains.
Simon Colle est décédé à Paris le 15 mai 1950 à l'âge de 79 ans après une vie rocambolesque qui mériterait un roman. Il avait aussi accumulé un beau patrimoine comprenant une belle demeure principale 17, Boulevard Rochechouard et un villa quai de Chetivet à Gournay-sur-Marne (hélas sans plus de précision), sans parler de Deauville ou Trouville .
(Le quai de Chétivet est l'ancien nom de l'actuelle Promenade Marx Dormoy de Gournay-sur-Marne)
Après le domptage et sa mauvaise rencontre avec un couteau à Aubervilliers Simon Colle avait vraiment changé d'orientation. Sa carrure lui avait permis de devenir secrétaire particulier et garde du corps de Letellier, un architecte et chef de plusieurs entreprises du BTP internationales. Eugène Letellier avait besoin d'un costaud discret pour l'escorter dans les lieux interlopes des boulevards.
Après son décès en 1923, Simon passa au service du fils, Henri Letellier, homme d'affaire très connu, frère de la Veuve d'Albert Menier, propriétaire et directeur de journaux et un promoteur de stations estivales, notamment Deauville.
Simon Colle, homme de confiance et factotum du patron devint journaliste dans les journaux de son patron (dont le Journal de Paris et plus tard Paris Soir) et l'accompagna dans de beaux coups financiers.
Louise Joséphine Weber dite la Goulue est morte le 29 janvier 1929 à 62 ans à Paris Xe.
Toujours foraine, elle était pour la police des forains domiciliée dans sa roulotte 59 rue de l'entrepôt à Saint Ouen. Souffrant de rétention d'eau, elle était méconnaissable.
Claude Schwartz
avec le concours de Toute la Sté Historique de Gournay
Tableau de Richard Ranft où l’on voit au fond les tas de sable sur la berge et la carte postale du même lieu : Le quai de Chétivet à Gournay sur la rive droite de la Marne.
Sable, grue, et barges, un important travail dont témoignent les premières cartes postales des bords de la Marne à Gournay.
Il faut cependant remonter un peu dans l’histoire pour comprendre ce travail de Tireurs de sable dans la rivière avant même l’arrivée de l’industriel et de sa drague de sable.
La carte de la navigation ci-dessous de 1694 (BNF Sud vers le haut) donne les endroits propices possibles de la récolte du sable, mais nous n’avons pas d’image de cette époque: » Plaque à fleurs d’eau « « Gravière à fleur d’eau « « Bassier à fleur d’eau » !
Vue possible de la carte postale depuis l’amont avec les premières maisons du quai en hauteur de Champs sur Marne
Travail artisanal avec une barque et de grandes pelles râteaux, ou bien à la main avec un seau passoire, comme on peut encore le voir dans les pays émergents…
Sur cette image il s’agit de l’extraction du sable de Loire:
L’extrait de carte ci dessous montre l’étendue des creusements de la berge, sur la rive gauche de la Marne face au moulin de Chelles, si importants que la cartographie se croit obligée de les mentionner…
Carte de 1887 IGN la carte d’état major montre le creusement de la berge ancien halage abandonné en 1860 avec l’ouverture du canal de Chelles 8, 8 km reliant Vaires en amont à Neuilly en aval
Hector Malot avait déjà décrit ces tireurs de sable à Gournay dans son texte en 1875
Baudoin François en bas à droite dragueur travaillant pour le patron Bourgeois
Ferdinand Adolphe Bourgeois Marchand de sable né à Chelles en 1867- inhumé à Chelles en 1953
François Beaudoin change de patron, il travaille désormais pour Gabriel Hiser qui s’installe à Chelles en 1908
Recensement 1911 quai de Marne: à droite dragueur travaillant pour Hiser
Le domicile bureau du dragueur François Baudoin et Mme Marie Baudoin née Fouassier stationné à Chelles ( à noter la niche sur le bateau)
Ci dessous le bateau un peu délabré avec du sable sur la berge il semble qu'il y ait une vente sur place aux particuliers ?
Il n'y a pas que le sable qui incommode pour le développement du tourisme au quai de Chétivet !
Rappelons que les égouts ne seront installés au quai de Chétivet, devenu Promenade Marx Dormoy, que dans le milieu des années 1980 ...
François Baudoin le dragueur qui logeait avec son épouse au N° 16 quai de Marne à Chelles ne se laissait pas distraire de son travail : le dragage. Ni les pêcheurs, ni les lavandières, ni les baigneurs ni les badauds des bords de Marne ne devaient le distraire.
bateau drague accosté au quai de Marne à Chelles:
Son patron Gabriel Hiser était très à l'aise sur l'eau, originaire de Soissons, il fut trois fois champion de France d'aviron, et sa formation de géomètre l'avait familiarisé avec les travaux de terrassement, et les gravières.
(Collection familiale)
Le petit remorqueur, le voici au même endroit du quai avec sa cheminée caractéristique, à coté une barge vide pour stocker le sable extrait de la rivière.
Gabriel Hiser au centre troisième depuis la gauche
( Photo collection familiale)
Le sable symbole du temps qui s'écoule. François Baudoin n'avait pas le temps de le contempler car son patron Gabriel Hiser du 26 quai de Marne avait une concession limitée dans le temps pour l'extraction de sables et graviers consentie par la préfecture pour exploiter la Marne sur un tronçon bien défini.
Le sable était historiquement extrait près du Moulin de Chelles quand la Marne était navigable. Après la création du canal de Vaires à Neuilly, le dragage de la rivière était devenu une fin en soi. Le sable de la Marne et en particulier celui de Chelles, bien roulé, de forme bien ovale était très recherché dans le bâtiment.
La cheminée du dragueur est rabattue au dessus de la cabine.
Les dragueurs étaient avant tout des mécaniciens qui devaient maitriser parfaitement le fonctionnement du moteur à vapeur, et les engins de dragage et de grutage.
La fiche militaire du patron Gabriel Hiser, mise à jour en 1925, le recensait dans la profession des entreprises de grues et machines à vapeur. Avec la vapeur, la mécanisation du dragage et de l'extraction du sable du fond des rivières avait créé une industrie à partir des années 1875.
Le sable extrait par la drague, séparé de l'eau par gravité était déversé dans une barge. Le canot à vapeur qui stationnait devant le 26 assurait les rotations des barges entre la drague et le quai-chantier juste en aval du pont de Gournay où une grue à vapeur à poste sur barge ou sur ponton flottant déchargeait le sable des barges sur la berge. De là le sable était chargé sur camion-benne emporté vers des chantiers de construction ou vers les péniches au port du Petit Paris ou vers la gare de marchandises de Chelles.
(Collection Claude Galley) un travail artisanal sur toute la rivière de Marne
ci dessous drague sur la Garonne:
(dessin d'après une photo de cette grande drague par Lucien Follet)
Revue de Technique allemande de 1894
Les godets (G) sont solidement fixés à une chaîne sans fin (E), montée sur un bras mobile (F, ici positionné en hauteur par une crémaillère L, sur la photo toulousaine près du manoeuvre à gauche), et entrainée en partie supérieure par un mécanisme ou moteur (C) mis en oeuvre (sur les vieilles dragues) par une petite machine à vapeur (B), rendant par ailleurs la drague automotrice, située en général à l'arrière ou dans la cale de la drague (on la voit à gauche sur le schéma, on en voit la cheminée sur la photo de la drague toulousaine.
Les godets étant solidement fixés à la chaîne;
ils viendront racler le fond sur lequel le bras de la drague se sera posé, exerçant la pression suffisante au raclage d'un matériau friable très simplement par son propre poids et celui de la barge (moins la poussée d'Archimède proportionnellement faible par rapport au poids). Les godets remplis de sable ou de vase remontent en partie supérieure et arrivés en haut du bras se vident (petite flèche vers le bas sous les rouages d'entrainement de la chaîne) pour redescendre dans un petit silo de réception muni d'une ou plusieurs goulottes pour évacuer les matériaux à l'extérieur de la drague (quai, barge ou péniche péniche accostée à la drague).
C’en est trop les hôteliers et les restaurateurs du quai de Chétivet protestent contre cette nuisance (photo du quai de Chétivet sable et cailloux de Marne)
L’essor du tourisme avec les artistes en particulier comme on l’a vu avec le tableau du début de cette page change radicalement le devenir des berges de Chelles -Gournay… Place aux loisirs...
Le Petit Pontoisien du 8 mai 1897
Marne-Plage au bord de l’eau quai de Chétivet deux baigneuses qui posent fièrement.
Gabriel Hiser ayant accaparé avec son sable ce bord de Marne qui par l’impasse du canal donnait directement sur le port rendait ce lieu trop industriel ce que les patrons des restaurants du quai de Chétivet voyaient d’un mauvais oeil pour le tourisme : Dragues, grues et bateaux à vapeur intimidants par leur bruit de locomotive et leur fumée de charbon et sable qui déborde rendaient la berge inaccessible...
L’éditeur de la carte postale ne manque pas de cynisme en titrant « Marne-Plage » pour ce chantier de marchand de sable.
À gauche de l’image, n’est-ce pas Gabriel Hiser le marchand de sable qui semble, c’est bien son tour, voir d’un mauvais oeil ces touristes baigneurs dans ses barges et tas de sable que lui envoient les restaurateurs .
Vue vers l’amont avec un nouveau bateau neuf, plusieurs barges vides, les deux du fond possèdent le mat servant au halage sur berges, le cheval est en attente, tout le sable a été enlevé de cet endroit du quai de Chétivet enfin nettoyé par l'industriel...
Hiser s’est semble t’il résigné à déplacer le gros de son chantier sur la même rive environ 800 metres en aval du pont, là où la Marne amorce son fameux coude au plus près du canal bordé de peupliers:
mais une autre carte postale témoigne de barges avec des mats ce qui laisse entendre que tractées par des chevaux ces barges de sable longent la haute île pour se retrouver à Neuilly sans devoir emprunter le canal…
ci dessous le bateau drague stationné juste avant le virage de la rivière, avec au fond une vue aval sur Noisy-le-Grand
(erreur de dénomination il ne s'agit pas de la berge de Chelles, mais de celle de Gournay rive droite)
Les chevaux de halage avec des péniches, face à la mairie de Gournay.
Tableau de Richard Ranft
les mêmes péniches sans moteur avec le mat pour les tirer depuis le halage se retrouvent aussi sur le canal de Chelles.
Vente du commerce Hiser à Decarpentrie
photo de son remorqueur
C'est fini les cargaisons de sable passent maintenant uniquement par le canal
le restaurant flottant peut s'installer à la place des barges du remorqueur et des grues....
Description des Tireurs de sable en Marne
Ici à la Varenne dans la boucle de ST Maur
Témoignage de Alain Créac’h né à Chelles
Dernière photo, par Alain Créac’h en 1955, du bateau drague coulé
Complément d'informations:
1929
Recherches et documentations Claude Schwartz (voir d'autres pages)
Explications techniques des machines Pierre-Louis Thill
Le dernier chellois témoin de l'existence des machines Alain Créac'h
Mise en pages et compléments divers Lucien Follet
"Un village en miniature
Sur la Marne, frais et coquet,
Par la prairie et le bosquet
Partout encadré de verdure.
Ce petit coin me semble unique
De calme et de tranquillité.
J'aime cette simplicité
De son petit clocher rustique"
"… deux des quatrains de L.D. Bessières architecte à la retraite consacrés à Gournay-sur-Marne, petite localité de Seine-et-Oise que nous affectionnons". Voici ce que disait l’hebdomadaire faisant référence « l’Architecture » sous la signature d'A.Dupuis , son éditeur, résident secondaire à Gournay, ami de Roger Ballu et de Fred Bertrand qui le lisaient régulièrement.
Comment pouvait réagir Monsieur le Maire Roger Ballu à cette trahison : Cruel ce poète! Faux ami ce journaleux ! C’en était trop. C’était la goutte d’eau qui faillit faire déborder la Marne.
Collection particulière citée par Mme Rivière dans Le Roman de Gournay p130
Vexé par le « village en miniature » et le « clocher rustique » du poète Bessières, en privé, Roger Ballu devait souffrir de cette église qui avait été ridiculisée en 1895 par Hector Malot dans « Le Colonel Chamberlain-L'Auberge du Monde" où il avait écrit "une petite église, basse, moussue, telle que n'en voudrait pas le plus pauvre village de la Bretagne ou de la Savoie vingt ou trente maisons de paysans c'est là tout Gournay". https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k640574
Et dire que ce lèse-Gournay fut publié en feuilleton dans les meilleurs journaux et chez Flammarion.
Remonté, monsieur le Maire et conseiller général, déjà en campagne électorale pour la députation, mobilisa toutes les bonnes volontés et lança une souscription. L'inspecteur des beaux-arts s'y connaissait pour les subventions. Il réunit plus de 14000 francs et commanda les travaux à Bertrand.
A partir de la réalisation du nouveau clocher et du nouveau porche par l'architecte de la commune (en 1902, il fit aussi le bureau de poste de l’avenue Joffre et de nombreuses villas) l’église n’était plus du tout rustique et Gournay entrait enfin dans la Belle Époque de l’ère moderne.
Le même hebdomadaire "L’Architecture" se racheta et fit cette fois un article élogieux du nouveau clocher Belle Époque de Roger Ballu.
Les instantanés, croquis et impressions de voyage d'un métromane. T. 1 / L.-D. Bessières, 1904 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k103121c
C’était si réussi que les notables de Chelles vinrent alors y marier leurs progénitures avant de banqueter chez Reigner ou chez Émile.
Claude Schwartz
Remerciements à Alain Bartelmay pour la photo de l'église de Gournay avant travaux provenant des Archives de la SHNGC.
Voir aussi avec l'évocation de Roger Ballu:
http://www.lemarneux.fr/2023/05/la-douceur-de-vivre-des-bords-de-marne-a-la-belle-epoque.html