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21 février 2024 3 21 /02 /février /2024 16:53
Vue de la Marne à Gournay par HITTORFF Jacques Ignace, architecte
Originaire de Cologne où il est né en  1792, il y fut élevé quand Cologne était un département français. Son père l’envoya étudier l’architecture à Paris en 1810 à 18 ans,  il entra aux Beaux Arts en 1811 et en même temps il travailla au cabinet de Charles Percier.
 
Il a pour maître aux Beaux Arts, François Joseph Bélanger (qui sera en 1814, l'architecte du roi Louis XVIII qui confie à  Hittorff la conception et réalisation des bâtiments des fêtes du couronnement.
 
Le roi le fait  « Inspecteur du Roi pour les fêtes et cérémonies.  Il succède à Bélanger architecte de la Cour de 1818 à 1848. Il fit de belles choses aussi pour le Baron Haussmann et le secteur privé qui montrent qu’il avait bien intégré la construction métallique.

 

Vue de la Marne à Gournay par HITTORFF Jacques Ignace, architecte

Pourquoi ce dessin très peu lisible est superbe en réalité ?

Parce qu'il montre les divers éléments du paysage de la rivière à Gournay depuis le moulin de Chelles.

 

cadastre de Gournay napoléonien

Vue de la Marne à Gournay par HITTORFF Jacques Ignace, architecte

Flèche rouge, le Prieuré

Flèche noire, l'Eglise

Flèche verte, le Château

Flèche bleue, Le Petit Paris sur la rive droite

 

(On ne voit pas le pont traversant la Marne de Gournay à Chelles car celui-ci a été construit en 1829, ainsi ce dessin de Hittorff est antérieur à cette date)

Vue de la Marne à Gournay par HITTORFF Jacques Ignace, architecte

Pour imaginer voir ainsi cette perspective dans la nature, il faut savoir que la rivière n'avait aucun arbre sur ses berges. On peut le constater par cette carte postale de Noisiel vue depuis la berge de Vaires:

 

Vue de la Marne à Gournay par HITTORFF Jacques Ignace, architecte

(En 1954 ce château a été démoli par la famille Menier). Une vue du halage du début du XXe siècle surprenant, c'est donc ainsi que l'on comprend que Hittorff a pu, depuis le moulin de Chelles, voir en enfilade tous le bâtiments décrits...

 

 

Chateau de Gournay vu par Capaul  Archives du 93 6FI/199

(une vue, fin du XIXe siècle, du coté Est depuis le pont sur la Marne)

Vue de la Marne à Gournay par HITTORFF Jacques Ignace, architecte
Le paysage de Gournay devait être magnifique à l’époque. Le Chateau rouge de Gournay ressort bien au centre ( ne serait-ce pas sa façade Est plutôt que sa façade Nord).
Il y a sûrement des lavoirs  représentés car avant 1817, le château rouge est loué par les Nast à une entreprise dont les braves laveuses débarrassent la laine de la poussière et du suint avant un bon rinçage dans la rivière. 
Plus tard le Duc de Lévis et le comte de Chabrillan essaieront d’industrialiser la chose sans succès ( il a sans doute eu une demande d’autorisation d’exploiter et une étude d’impact sanitaire au comité d’hygiène)
 
 
Vue de la Marne à Gournay par HITTORFF Jacques Ignace, architecte
Paris doit beaucoup  à l’architecte Jacques Ignace Hittorff et à son beau père Jean Baptiste Lepère dont il fut le collaborateur.
Réjouissons nous  que presque toutes ses réalisations aient été classées.

La question en suspend est, pourquoi cet architecte si important est venu à Gournay ?

il est possible que son ami soit Nast de Gournay

 

 

Entre germanophones  , Hittorff rhénan et Nast autrichien il pouvait y avoir des affinités. Mais surtout je pense que Hittorff en tant que Inspecteur du roi pour les fêtes et cérémonies dès 1814 a probablement joué un rôle de prescripteur ou même de décideur en choisissant la vaisselle fabriquée par Nast  pour les fêtes d’intronisation de Louis XVIII. Nast avait fourni la cour de Napoléon Ier...
Vue de la Marne à Gournay par HITTORFF Jacques Ignace, architecte

Dessin de Jacques Ignace Hittorff de la tombe  de M et Mme Jean Népomucène Hermann Nast (1792-1867) au cimetière du Père-Lachaise, division 37.

 
Soit la tombe a été faite sans respecter le dessin de Hittorff, soit elle a été décapitée par un obus pendant la Commune, le Père Lachaise ayant été un de ses derniers champs de bataille:
 
 
Tombe telle que l'on peut la voir aujourd'hui:
Vue de la Marne à Gournay par HITTORFF Jacques Ignace, architecte

voir dessin de Hittorff

 

à suivre donc

Claude Schwartz pour le texte en vert d'eau

et Lucien Follet pour le texte en vert mousse

 

 

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11 février 2024 7 11 /02 /février /2024 10:46

(cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Gournay La rivière comblée mai 1927 André Hurtret

Gournay - La rivière comblée pour faire passer une route, mai 1927 par André Hurtret.

 

Sanguine sur papier H 31,2  L  37,8   source internet : https://collections.domaine-de-sceaux.hauts-de-seine.fr/fr/notice/60-16-42-gournay-la-riviere-comblee-pour-faire-passer-une-route-905687e7-243b-4df3-afae-70207751003f       Crédits photo  Benoît Chain © MDDS

 

Hurtret André (1895-1970) était peintre d'architecture et de paysages. - Historien de Vincennes et de l'Île-de-France. Fondateur (1934) et premier conservateur du musée historique du château de Vincennes. https://data.bnf.fr/fr/14969697/andre_hurtret/

 

 

Au premier plan les travaux de génie civil consistant à combler le bras Saint Arnoult dans les anciens vergers entre la rue Galliéni et la rue des Bruyères, au second plan les cheminées des fours à chaux de l'usine Poliet-et-Chausson, sis Route Nationale  à Gournay-sur-Marne.

 

Gournay La rivière comblée mai 1927 André Hurtret

 

Angle probable de la prise de vue du dessinateur.

Premier plan : le chantier de comblement du Bras Saint Arnoult entre la Rue Gallieni et la rue des Bruyères.

Second plan : les cheminées de l'usine Poliet et Chausson (à l'emplacement du Pont P actuel sur l'ex-RN34)

 

Gournay La rivière comblée mai 1927 André Hurtret

Pour moi son intérêt est historique plus que pittoresque : la voirie du lotissement Bernheim ne s’est pas faite en un jour à la signature de l’arrêté préfectoral d’autorisation du 13/12/1924  (que nous recherchons activement) .

Savoir que des travaux sont en cours en mai 1927 (date indiquée sur l’oeuvre) pour reboucher le Bras Saint Arnoult du côté de la rue Gallieni et de rue des bruyères est une découverte. Je pensais auparavant que l’opération avait été très rapide vu la nature des terres.

 

La municipalisation de la voirie du lotissement Bernheim par la commune de Gournay n'eut lieu  qu’en 1930, c’est dire si le chantier a trainé.

Claude Schwartz

c.a.schwartz@me.com

Société historique de Gournay

 

APPEL à compléter ce reportage : Souvenirs, Photos, Documents, Actes notariés ...

Si vous avez des informations n'hésitez pas à nous contacter:

gournay-historique.fr

 

 

 

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16 décembre 2023 6 16 /12 /décembre /2023 17:06
LA GOULUE au pont de Gournay

LA GOULUE au Pont de Gournay, c'est une légende à laquelle plusieurs de mes connaissances chelloises croient dur comme fer.

Et si c'était vrai ?

 

Le point de départ d'une légende n'est jamais facile à retrouver, c'est souvent par hasard que la vérité se découvre.

 

 

La Goulue est née Louise Joséphine Weber à Clichy le 12 juillet 1866 de parents alsaciens montés à Paris. Pendant la guerre franco-prussienne sa famille a fui les bombardements de Clichy et s'est réfugiée dans le XVIIe.

 

C'est là qu'elle débuta au bal public organisé en faveur de l'Alsace Lorraine à l'âge de 6 ans et son père commença à l'exhiber. Elle devient très jeune une experte en chahut, dansant sur les tables et s'asseyant sur les genoux du public.

 

La Goulue et son spectacle de chahuteuse:

https://www.montmartre-secret.com/article-montmartre-la-goulue-et-toulouse-lautrec-53044501.html

 

LA GOULUE au pont de Gournay

Elle va exceller dans la provocation et l'exhibitionnisme dans les cabarets des boulevards alternant avec des emplois de blanchisseuse où elle ne se prive pas de passer les habits des clientes. Incidemment elle fréquenta des mauvais garçons comme des princes russes.

 

Enchainant des poses de modèles pour les photographes de nus et les peintres (Auguste Renoir notamment). Elle acquiert une réputation de demi-mondaines mais elle n'y fait pas les choses à moitié et vide les verres qui se présentent.

 

C'est un fabuleux sujet en mouvement pour les dessinateurs, les affichistes et les peintres, Roedel, Anquetin, Toulouse-Lautrec, etc ...

 

LA GOULUE au pont de Gournay

Louise et son ami Henri à la même table...

 

 

 

Louise vue par le peintre Louis Emile Anquetin:

LA GOULUE au pont de Gournay
LA GOULUE au pont de Gournay
LA GOULUE au pont de Gournay

 

Artiste de revues, au Moulin Rouge et ailleurs, la Goulue est la partenaire des danseuses Grille d'Égout, La Sauterelle, Nini Patte en l'air etc...et la partenaires des danseurs  Fil de fer, Grille -Tout, Tortillard, Valentin le Désossé, etc... 

 

voir   http://lagouluedelautrec.over-blog.com/pages/LA_GOULUE_BIOGRAPHIE_OFFICIELLE_-931529.html

LA GOULUE au pont de Gournay

 

Elle danse dans les bals du boulevard de Clichy et dans les cabarets et bals de Montmartre ou de Montparnasse, elle est lancée dans le cancan auprès de danseuses et de danseurs vedettes. Elle est devenue danseuse de revue, à l'Alcazar, en continuant de jouer son rôle de chahuteuse.

 

Elle chahute surtout les bonnes mœurs avec lesquels elle fait le grand écart et fait un tabac. Elle a également touché au cirque en jouant la dompteuse.

 

 

LA GOULUE au pont de Gournay

Selon wikipedia (sous réserves) :  Riche et célèbre, en 1895 elle décide de quitter le Moulin Rouge et de se mettre à son compte dans les fêtes foraines puis comme dompteuse.

 

Le 6 avril, elle passe commande à Toulouse-Lautrec de panneaux décoratifs pour orner sa baraque de danseuse orientale.

 

En décembre 1895, La Goulue accouche d'un fils, Simon Victor, de père inconnu (« un prince », disait-elle). Un forain l'adopte et lui donne son nom. 

 

 

Au faîte de sa gloire en 1895 à 28 ans, elle devait de toute façon suspendre  sa participation aux revues en raison de sa maternité peu compatible avec le grand écart.  Elle se lanca à son compte comme meneuse de revue foraine avec un spectacle à la Foire du Trône mêlant french cancan et danse orientale. Elle s'est procuré une sorte de "barnum" de forain pour lequel elle commande le 6 avril des panneaux de décor à son ami Henri de Toulouse-Lautrec.

 

 

 

LA GOULUE au pont de Gournay

La Goulue et Henri de Toulouse-Lautrec qui peignit les panneaux de son stand pour la Foire du Trône

 

LA GOULUE au pont de Gournay

Un décor de barnum peint par Toulouse-Lautrec.

LA GOULUE au pont de Gournay

Le panneau de droite par Toulouse-Lautrec restauré par le Musée d'Orsay.

 

 

La revue foraine est un échec, très peu de temps après elle devient meneuse d'un spectacle de domptage de bêtes sauvages, de loups et de félins. Un de ses assistants forains dompteurs s'appelait Simon Colle, né en 1870 de parents boulangers, rue Mouffetard Paris Ve.

 

Enceinte, en quittant ses amies des frous-frous, elle déclara qu'elle devait sa maternité à un prince, amour éphémère.

Mais quand Louise accoucha d'un petit garçon chez eux 14 rue Lécluse à Montmartre, le 29 décembre 1895, c'est lui, Simon Colle, qui s'y colle et qui va déclarer à la mairie du XVIIe la naissance d'un garçon né au domicile des père et mère, issu de Louise Joséphine Weber, profession artiste chorégraphique, âgée de 29 ans et de lui-même, profession voyageur forain âgé de 25 ans.

 

Il donna le prénom de Simon Victor au bébé Colle. Quinze jours plus tard, Louise Weber vint à l'état-civil pour reconnaitre son fils en Simon Victor Colle.

 

Plus tard elle dira qu'elle avait demandé à Simon de lui rendre service en adoptant Simon Victor. Allez savoir !

 

LA GOULUE au pont de Gournay

 

Le Journal (de Paris) du 19 avril 1899 raconte un incident de dressage de loups où la Goulue fut mordue au sang. L'incident ne la découragea pas du tout.

 

LA GOULUE au pont de Gournay

 

La Goulue ne manquait pas de courage elle était très exigeante avec elle-même et avec les siens.

 

Simon Colle va faire partie du spectacle de dressage de fauves de la Goulue pendant au moins cinq ans. Mais début 1900 Simon fut victime d'un coup de couteau lors d'une rixe à Aubervilliers.

 

LA GOULUE au pont de Gournay

Simon Colle sort de la vie de la Goulue à cette époque, le petit Simon Victor Colle restant avec sa mère qui se marie pour la première fois en 1900 à Joseph N. Droxler, un artiste et dompteur de fauves.

 

 

En mai 1908 la Goulue fait travailler Simon Victor  Colle son fils âgé de 12 ans dans la cage aux lions d'une ménagerie installée Cours de Vincennes à Paris Il est mordu pas une lionne. Ça durcit le cuir parait-il.

 

 

LA GOULUE au pont de Gournay

Selon une mention marginale de son acte de naissance Simon Victor Colle se maria à 21 ans, le 26 février 1916, avec Germaine Jullien (1896-  ). Peu après il fut condamné à de la prison par le conseil de guerre pour avoir produit des faux.

 

Il est décédé tragiquement à 27 ans en 1922 à Conflans.

 

L'acte de décès de Simon Victor Colle le 17 septembre 1922 indique qu'à l'époque il partageait administrativement en tant qu'artiste forain, le domicile de sa mère Louise Joséphine Weber dite la Goulue 59, rue de l'Entrepôt à Saint Ouen et disposait d'une villégiature  villa Ma Campagne 4, route d'Herblay à Conflans-Sainte-Honorine.

 

LA GOULUE au pont de Gournay

Heureusement, Simon Victor Colle avait eu une relation en 1913 à 18 ans avec une certaine Mlle Adeline Perruquet (1884-1943) qui lui donna un enfant naturel Marthe Perruquet (1914-1993) qui épousa Paul Souvais (1914-1965).

 

La Goulue a donc officiellement un descendant aujourd'hui en la personne de M. Michel Souvais qui veille très efficacement à son souvenir.

 

 

C'est en faisant des recherches historiques sur les Morts pour la France inscrits en lettres d'or au Monument aux Morts de Gournay, que j'ai involontairement trouvé une piste me ramenant à l'histoire de la Goulue.

 

LA GOULUE au pont de Gournay

Le jeune Pierre Colle, 1922-1944, est mort à 21 ans pour la France.

LA GOULUE au pont de Gournay

 

Selon son fichier militaire et le site Mémoire des Hommes qui cite les archives du Service Historique de la Défense de Caen il existe un dossier Cote AC 21 P 47268, pour le sous- officier Pierre Colle du Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc RICM qui fut tué à l'ennemi, le 19 novembre 1944, à Hirtzbach Haut Rhin qui est libérée le lendemain.

 

J’ai fini par trouver l’acte de naissance de Pierre Colle, 14 rue Rochechouard, Paris IXe, fils d'un certain Simon Colle, publiciste et de son épouse légitime Francine Gohmann, Il était né le 29/12/1922.  

J'ai cherché quel était le lien entre Pierre Colle et la commune de Gournay et j'ai découvert dans la liste électorale (uniquement masculine) de Gournay en 1939, que deux frères Colle habitaient au quai Chétivet, à quelques mètres de Chelles.

 

LA GOULUE au pont de Gournay

Après vérification à partir de la date de naissance il ressort que le père de Pierre Colle, Simon Colle de Gournay était né de parents boulangers, rue Mouffetard et qu'avant d'être journaliste il fut forain. 

 

C'est bien le père de Simon Victor Colle, fils de la Goulue.

 

Il n'est pas impossible que Marthe la petite fille de la Goulue soit venue en vacances chez Simon Colle  avant la guerre.

 

 

1 Barnum : tente de forain dont le nom vient de Phineas Taylor Barnum (1810-1891) célèbre directeur de cirque et monteur de spectacles américains.

  1. une petite note de wikipedia de l'article sur la Goulue nous dit : Simon-Victor Colle eut une liaison en 1913 avec une cuisinière d'origine italienne, Adeline Perruquet, née à Chambave,
  2. Val d'Aoste, en 1884, dont il eut une fille, Marthe, née à Paris XVIIIe, le 24 octobre 1914.

 

Simon Colle est décédé à Paris le 15 mai 1950 à l'âge de 79 ans après une vie rocambolesque qui mériterait un roman.  Il avait aussi accumulé un beau patrimoine comprenant une belle demeure principale 17, Boulevard Rochechouard et un villa quai de Chetivet à Gournay-sur-Marne (hélas sans plus de précision), sans parler de Deauville ou Trouville .

 

(Le quai de Chétivet est l'ancien nom de l'actuelle Promenade Marx Dormoy de Gournay-sur-Marne)

 

Après le domptage et sa mauvaise rencontre avec un couteau à Aubervilliers Simon Colle avait vraiment changé d'orientation. Sa carrure lui avait permis de devenir secrétaire particulier et garde du corps de Letellier, un architecte et chef de plusieurs entreprises du BTP internationales. Eugène Letellier avait besoin d'un costaud discret pour l'escorter dans les lieux interlopes des boulevards.

 

Après son décès en 1923, Simon passa au service du fils, Henri Letellier, homme d'affaire très connu, frère de la Veuve d'Albert Menier, propriétaire et directeur de journaux et un promoteur de stations estivales, notamment Deauville.

 

Simon Colle, homme de confiance et factotum du patron devint journaliste dans les journaux de son patron (dont le Journal de Paris et plus tard Paris Soir) et l'accompagna dans de beaux coups financiers.

 

 

LA GOULUE au pont de Gournay
LA GOULUE au pont de Gournay

Louise Joséphine Weber dite la Goulue est morte le 29 janvier 1929 à 62 ans à Paris Xe.

Toujours foraine, elle était pour la police des forains  domiciliée dans sa roulotte 59 rue de l'entrepôt à Saint Ouen. Souffrant  de rétention d'eau, elle était méconnaissable.

 

Claude Schwartz

avec le concours de Toute la Sté Historique de Gournay

 

 

 

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4 septembre 2023 1 04 /09 /septembre /2023 08:55
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

Tableau de Richard Ranft où l’on voit au fond les tas de sable sur la berge et la carte postale du même lieu : Le quai de Chétivet à Gournay sur la rive droite de la Marne.

 

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

Sable, grue, et barges, un important travail dont témoignent les premières cartes postales des bords de la Marne à Gournay.

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

Il faut cependant remonter un peu dans l’histoire pour comprendre ce travail de Tireurs de sable dans la rivière avant même l’arrivée de l’industriel et de sa drague de sable.

 

La carte de la navigation ci-dessous de 1694 (BNF Sud vers le haut) donne les endroits propices possibles de la récolte du sable, mais nous n’avons pas d’image de cette époque: » Plaque à fleurs d’eau «  « Gravière à fleur d’eau «  «  Bassier à fleur d’eau » !

 

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

Vue possible de la carte postale depuis l’amont avec les premières maisons du quai en hauteur de Champs sur Marne

 

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

VOIR:

 

Travail artisanal avec une barque et de grandes pelles râteaux,  ou bien à la main avec un seau passoire, comme on peut encore le voir dans les pays émergents…

Sur cette image il s’agit de l’extraction du sable de Loire:

 

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

L’extrait de carte ci dessous montre l’étendue des creusements de la berge, sur la rive gauche de la Marne face au moulin de Chelles, si importants que la cartographie se croit obligée de les mentionner…

 

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

Carte de 1887 IGN la carte d’état major montre le creusement de la berge ancien halage abandonné en 1860 avec l’ouverture du canal de Chelles 8, 8 km reliant Vaires en amont à Neuilly en aval

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

 Hector Malot avait déjà décrit ces tireurs de sable à Gournay dans son texte en 1875

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

Baudoin François en bas à droite dragueur travaillant pour le patron Bourgeois

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

Ferdinand Adolphe Bourgeois Marchand de sable né à Chelles en 1867-  inhumé à Chelles en 1953

 

François Beaudoin change de patron, il travaille désormais pour Gabriel Hiser qui s’installe à Chelles en 1908

Recensement 1911 quai de Marne: à droite dragueur travaillant  pour Hiser

 

 

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

Le domicile bureau du dragueur François Baudoin et Mme Marie Baudoin née Fouassier stationné à Chelles ( à noter la niche sur le bateau)

 

Ci dessous le bateau un peu délabré avec du sable sur la berge il semble qu'il y ait une vente sur place aux particuliers ?

 

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

Il n'y a pas que le sable qui incommode pour le développement du tourisme au quai de Chétivet !

Rappelons que les égouts ne seront installés au quai de Chétivet, devenu Promenade Marx Dormoy, que dans le milieu des années 1980 ...

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

François Baudoin le dragueur qui logeait avec son épouse au N° 16 quai de Marne à Chelles ne se laissait pas distraire de son travail : le dragage. Ni les pêcheurs, ni les lavandières, ni les baigneurs ni les badauds des bords de Marne ne devaient le distraire.   

 

bateau drague accosté au quai de Marne à Chelles:

 

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

Son patron Gabriel Hiser était très à l'aise sur l'eau, originaire de Soissons, il fut trois fois champion de France d'aviron, et sa formation de géomètre l'avait familiarisé avec les travaux de terrassement, et les gravières.

(Collection familiale) 

 

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

Le petit remorqueur, le voici au même endroit du quai avec sa cheminée caractéristique, à coté une barge vide pour stocker le sable extrait de la rivière.

 

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

Gabriel Hiser au centre troisième depuis la gauche

( Photo collection familiale)

 

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

Le sable symbole du temps qui s'écoule. François Baudoin n'avait pas le temps de le contempler car son patron Gabriel Hiser du 26 quai de Marne avait une concession limitée dans le temps pour l'extraction de sables et graviers consentie par la préfecture pour exploiter la Marne sur un tronçon bien défini.

 

Le sable était historiquement extrait près du Moulin de Chelles quand la Marne était navigable. Après la création du canal de Vaires à Neuilly, le dragage de la rivière était devenu une fin en soi. Le sable de la Marne et en particulier celui de Chelles, bien roulé, de forme bien ovale était très recherché dans le bâtiment.

 

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

La cheminée du dragueur est rabattue au dessus de la cabine.

 

Les dragueurs étaient avant tout des mécaniciens qui devaient maitriser parfaitement le fonctionnement du moteur à vapeur, et les engins de dragage et de grutage.

 

La fiche militaire du patron Gabriel Hiser, mise à jour en 1925, le recensait dans la profession des entreprises de grues et machines à vapeur.  Avec la vapeur, la mécanisation du dragage et de l'extraction du sable du fond des rivières avait créé une industrie à partir des années 1875.

 

Le sable extrait par la drague, séparé de l'eau par gravité était déversé dans une barge.  Le canot à vapeur qui stationnait devant le 26 assurait les rotations des barges entre la drague et le quai-chantier juste en aval du pont de Gournay où une grue à vapeur à poste sur barge ou sur ponton flottant déchargeait le sable des barges sur la berge. De là le sable était chargé sur camion-benne emporté vers des chantiers de construction ou vers les péniches au port du Petit Paris ou vers la gare de marchandises de Chelles.

 

 

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

(Collection Claude Galley) un travail artisanal sur toute la rivière de Marne

 

 

ci dessous drague sur la Garonne:

(dessin d'après une photo de cette grande drague par Lucien Follet)

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

Revue de Technique allemande de 1894

Les godets (G) sont solidement fixés à une chaîne sans fin (E), montée sur un bras mobile (F, ici positionné en hauteur par une crémaillère L, sur la photo toulousaine près du manoeuvre à gauche), et entrainée en partie supérieure par un mécanisme ou moteur (C) mis en oeuvre (sur les vieilles dragues) par une petite machine à vapeur (B), rendant par ailleurs la drague automotrice, située en général à l'arrière ou dans la cale de la drague (on la voit à gauche sur le schéma, on en voit la cheminée sur la photo de la drague toulousaine.

 

Les godets étant solidement fixés à la chaîne;

 

ils viendront racler le fond sur lequel le bras de la drague se sera posé, exerçant la pression suffisante au raclage d'un matériau friable très simplement par son propre poids et celui de la barge  (moins la poussée d'Archimède proportionnellement faible par rapport au poids). Les godets remplis de sable ou de vase remontent en partie supérieure et arrivés en haut du bras se vident (petite flèche vers le bas sous les rouages d'entrainement de la chaîne) pour redescendre dans un petit silo de réception muni d'une ou plusieurs goulottes pour évacuer les matériaux à l'extérieur de la drague (quai, barge ou péniche péniche accostée à la drague).

 

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

C’en est trop les hôteliers et les restaurateurs du quai de Chétivet protestent contre cette nuisance (photo du quai de Chétivet sable et cailloux de Marne)

 

 

L’essor du tourisme avec les artistes en particulier comme on l’a vu avec le tableau du début de cette page change radicalement le devenir des berges de Chelles -Gournay… Place aux loisirs...

 

Le Petit Pontoisien du 8 mai 1897

 

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

Marne-Plage au bord de l’eau quai de Chétivet deux baigneuses qui posent fièrement.

Gabriel Hiser ayant accaparé avec son sable ce bord de Marne qui par l’impasse du canal donnait directement sur le port rendait ce lieu trop industriel ce que les patrons des restaurants du quai de Chétivet voyaient d’un mauvais oeil pour le tourisme  : Dragues, grues et bateaux à vapeur intimidants par leur bruit de locomotive et leur fumée de charbon et sable qui déborde rendaient la berge inaccessible...   

 

L’éditeur de la carte postale ne manque pas de cynisme en titrant « Marne-Plage »  pour ce chantier de marchand de sable.

À gauche de l’image, n’est-ce pas Gabriel Hiser le marchand de sable  qui semble, c’est bien son tour, voir d’un mauvais oeil ces touristes baigneurs dans ses barges et tas de sable que lui envoient les restaurateurs .

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

Vue vers l’amont avec un nouveau bateau neuf, plusieurs barges vides, les deux du fond possèdent le mat servant au halage sur berges, le cheval est en attente, tout le sable a été enlevé de cet endroit du quai de Chétivet enfin nettoyé par l'industriel...

 

 

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

 

Hiser s’est semble t’il résigné à déplacer le gros de son chantier sur la même rive environ 800 metres en aval du pont,  là où  la Marne amorce son fameux coude au plus près du canal bordé de peupliers:

 

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

mais une autre carte postale témoigne de barges avec des mats ce qui laisse entendre que tractées par des chevaux ces barges de sable longent la haute île pour se retrouver à Neuilly sans devoir emprunter le canal…

 

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

ci dessous le bateau drague stationné juste avant le virage de la rivière, avec au fond une vue aval sur Noisy-le-Grand

(erreur de dénomination il ne s'agit pas de la berge de Chelles, mais de celle de Gournay rive droite)

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

Les chevaux de halage avec des péniches, face à la mairie de Gournay.

Tableau de Richard Ranft

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

 

les mêmes péniches sans moteur avec le mat pour les tirer depuis le halage se retrouvent aussi sur le canal de Chelles.

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

 

Vente du commerce Hiser à Decarpentrie

photo de son remorqueur

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

C'est fini les cargaisons de sable passent maintenant uniquement par le canal

le restaurant flottant peut s'installer à la place des barges du remorqueur et des grues....

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

Description des Tireurs de sable en Marne 

Ici à la Varenne dans la boucle de ST Maur

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

 

 

 

Témoignage de Alain Créac’h né à Chelles

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

Dernière photo, par Alain Créac’h en 1955, du bateau drague coulé

 

 

 

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

 

 

 

Complément d'informations:

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

1929

l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs
l’extraction du Sable de Marne  les tireurs de sable à Gournay-Chelles-Champs

 

 

 

 

 

Recherches et documentations Claude Schwartz (voir d'autres pages)

 

Explications techniques des machines Pierre-Louis Thill

(voir d'autres pages)

 

Le dernier chellois témoin de l'existence des machines Alain Créac'h

(voir d'autres pages)

 

Mise en pages et compléments divers Lucien Follet

(voir d'autres pages)

 

 

 

 

 

 

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10 août 2023 4 10 /08 /août /2023 14:47
Gournay la miniature et rustique entrait enfin dans l’ère moderne

"Un village en miniature

Sur la Marne, frais et coquet,
Par la prairie et le bosquet
Partout encadré de verdure.


Ce petit coin me semble unique
De calme et de tranquillité.

J'aime cette simplicité
De son petit clocher rustique"

 

 

"… deux des quatrains de L.D. Bessières architecte à la retraite consacrés à Gournay-sur-Marne, petite localité de Seine-et-Oise que nous affectionnons". Voici ce que disait l’hebdomadaire faisant référence « l’Architecture » sous la signature d'A.Dupuis , son éditeur, résident secondaire à Gournay, ami de Roger Ballu et de Fred Bertrand qui le lisaient régulièrement. 

 

Comment pouvait réagir Monsieur le Maire Roger Ballu à cette trahison :  Cruel ce poète! Faux ami ce journaleux !   C’en était trop.  C’était la goutte d’eau qui faillit faire déborder la Marne.

 

Gournay la miniature et rustique entrait enfin dans l’ère moderne

Collection particulière citée par Mme Rivière dans Le Roman de Gournay p130

 

 

Vexé par le « village en miniature » et le « clocher rustique » du poète Bessières, en privé, Roger Ballu devait souffrir de cette église qui avait été ridiculisée en 1895 par Hector Malot dans « Le Colonel Chamberlain-L'Auberge du Monde" où il avait écrit "une petite église, basse, moussue, telle que n'en voudrait pas le plus pauvre village de la Bretagne ou de la Savoie vingt ou trente maisons de paysans c'est là tout Gournay".  https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k640574

Et dire que ce lèse-Gournay fut publié en feuilleton dans les meilleurs journaux et chez Flammarion.

 

Gournay la miniature et rustique entrait enfin dans l’ère moderne

Remonté, monsieur le Maire et conseiller général, déjà en campagne électorale pour la députation, mobilisa toutes les bonnes volontés et lança une souscription. L'inspecteur des beaux-arts s'y connaissait pour les subventions. Il réunit plus de 14000 francs et commanda les travaux à Bertrand.

 

A partir de la réalisation du nouveau clocher et du nouveau porche par l'architecte de la commune (en 1902, il fit aussi le bureau de poste de l’avenue Joffre et de nombreuses villas) l’église n’était plus du tout rustique et Gournay entrait enfin dans la Belle Époque de l’ère moderne.

 

Gournay la miniature et rustique entrait enfin dans l’ère moderne

Le même hebdomadaire "L’Architecture" se racheta et fit cette fois un article élogieux du nouveau clocher Belle Époque de Roger Ballu.

 

 

Les instantanés, croquis et impressions de voyage d'un métromane. T. 1 / L.-D. Bessières, 1904 :  https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k103121c

 

 

Gournay la miniature et rustique entrait enfin dans l’ère moderne
Gournay la miniature et rustique entrait enfin dans l’ère moderne
Gournay la miniature et rustique entrait enfin dans l’ère moderne

C’était si réussi que les notables de Chelles vinrent alors y marier leurs progénitures avant de banqueter chez Reigner ou chez Émile.

 

Claude Schwartz

 

Remerciements à Alain Bartelmay pour la photo de l'église de Gournay avant travaux provenant des Archives de la SHNGC.

 

 

Voir aussi avec l'évocation de Roger Ballu:

http://www.lemarneux.fr/2023/05/la-douceur-de-vivre-des-bords-de-marne-a-la-belle-epoque.html

 

 

 

 

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5 août 2023 6 05 /08 /août /2023 14:30
L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

 

Dans cet essai d’image, nous voyons une représentation de ce fameux Pont mobile, avec sa partie centrale qui semble inexistante… Mais, si vous regardez bien, avec minutie, vous apercevrez que la pile centrale, ronde dans la rivière, supporte un tablier qui se superpose au tablier accroché à la rive droite, au Fort.

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Sur cet extrait, carte de 1690 Des Environs de Paris, dessiné par De Fer géographe (1647-1720 Gallica BNF) on distingue bien que le Pont de Gournay est sectionné en trois tabliers dont celui du centre est manquant. (Et ce plan en trois sections est unique dans toutes les représentations de ce Pont de Gournay.)

Un petit fortin en haut pour la route allant à Chelles et en bas un ensemble de vie avec le Fort, le Château et le Prieuré. (Représentés par des petits dessins formant symboles, tous les mêmes, pour les autres lieux de cette cartographie).

Le tout évidement, pour la sécurité de l’époque, entouré de remparts avec, comme protection au Sud, les fossés du Bras Saint-Arnoult pour le Fort protégé par un pont levis…

 

Voici la description de ce Pont mobile de Gournay:

C’est là l’ingénieux système élaboré par le constructeur de ce Pont, qui c’est abondamment inspiré du grand Maistre Francesco di Giorgio Martini, 1439-1502, avec son inépuisable Traité des machines et engrenages servant à tout ce qui demande force et travail surhumain…

 

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Le principe premier est que ce tablier central est « équilibré » depuis la pile ronde qui lui sert de pivot. C’est à dire qu’il s’agit de la mise en application, simple, de la « balance romaine », dont le poids est égal à droite et à gauche du pivot vertical:

 

Réglé par le plomb qui se trouve dans un caisson à la pointe gauche de ce tablier, ce poids de plomb A est égal à tout le tablier B central. Celui-ci peut ainsi facilement pivoter sur lui même, pour venir s’accrocher à la section Nord du troisième tablier du Pont.

 

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Le deuxième principe, que l’on peut voir par cette image, est le procédé ancien du roulement à boules. Celui-ci va permettre, aux deux tabliers qui se superposent au dessus de la pile centrale ronde, de coulisser, en douceur sur lui même…

A,  est le poids de plomb

B, le tablier tournant

C, le pivot de métal qui s’enfonce dans la pile

D, le roulement à boules

E, la pile fixe du pont dans la rivière

 

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

D, Le roulement à boules: ce plateau est de diamètre aussi grand et puissant que possible, sous le tablier. Il mesure environ 6 pieds de large, comme le plateau du tablier. Les deux parties qui le composent, la partie fixe et celle amovible, sont creusées, identiquement, d’un demi-godet pour recevoir la boule de bois F, qui mesurera environ 1pied de diamètre (fait du bois le plus dur que l’on connaisse).

(13 godets et boules au lieu de 12, n’étant pas ainsi obligé de réclamer, pour la protection divine du Pont, la bénédiction des moines du Prieuré).

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

 

Le troisième système est celui des deux chaines ( ou cordages plus facile à remplacer) qui vont permettre, depuis le quai du Fort, de faire coulisser le tablier pour le faire tourner. C’est dans la masse du bois que les deux goulottes seront creusées, pour recevoir les deux chaines, sur tout le pourtour du roulement tournant supérieur.

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Les deux chaines sont tenues par les anneaux de métal vissés dans la masse du bois.

Dans l’image dessiné du Pont, on voit que deux soldats sont à la manoeuvre avec les poulies sur le quai de droite. Ce sont eux qui règlent à volonté et en coordination, le tablier mobile, sur l’ordre immédiat du Chef de surveillance du Pont (en cas de danger) situé en hauteur sur la nacelle servant de tour de guet.

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Sur cet exemple on comprend son fontionnement:

Si l’on enroule la chaine N° 2 sur le treuil du quai, le tablier se déplace seul, en demi rotation circulaire, pour aller se bloquer sur la rive Nord du pont, ainsi il est « Ouvert «.

 

A l’inverse, quand on treuillera la chaine N°1, le tablier reviendra à sa position « Fermé-sécurité ».

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Le rendement, pour la précision de l’ajustement entre eux des trois tabliers du Pont, sera fait en inversant ces tirants en direction des treuils sur le quai.

Ce travail d’ouverture-fermeture du Pont peut également servir pour le passage des barges de transport trop volumineux en période de niveau élévée de la rivière. La Marne à Chelles-Gournay ayant une différence de niveau d’eau « été hiver » pouvant atteindre plus de 12 pieds de haut.

Au delà devient possiblement une crue catastrophe pouvant emporter l’édifice entier…

 

(Nota: le SUIF de boeuf sera prescrit pour graisser les goulets, les boules et les treuils, avant chaque hiver de préférence)

(Petite précision sur les mesures anciennes: 1 pied = 33cm environ.

On ne comprend toujours pas pourquoi l’auteur de ce texte s’évertue à donner des mesures en pieds ?)

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Représentation de Gournay par Claude de Chastillon 1559-1616 donc la plus ancienne vue connue avec ses fortifications, cette image pose un vrai problème de volume, d’habitat de constructions et d’eau autour du Fort ? ( voir la  PAGE 12 )

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1523713w#

Si cela était vrai, nous aurions alors le Prieuré inclus dans l’enceinte. De haut en bas, Pont sur la Marne, Pont sur le Bras Saint Arnoult et pont levis sur le rempart de l’enceinte Sud qui longe le ru de Nesle ?  Mais aucune description historique ne nous donne une ville aussi importante ?

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

 

Pont levis sur le Bras Saint Arnoult à l’époque du Fort de Gournay:

 

Les fourches patibulaires, les potences et les gibets… (collage reconstitution d’après des images de la BNF)

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Lectures complémentaires et diverses de Claude Schwartz, que nous remercions, au sujet de ce pont et du dénombrement, par le passé, de la population de Gournay. Il s’agit vraiment d’un autre monde que l’on peine à imaginer tant le vide d’humains régnait dans les paysages des siècles décrits dans ces pages…

 

(Voir plus loin, en 1709 pour la ville de Vaires : 8 Feux !)

 

A Gournay vu la piété et l’honnêteté des sujets,  je pense qu’une potence à deux cordes  devait amplement suffire.

Et puis si le seigneur voulait punir des bateliers de passage particulièrement, malhonnêtes, impies ou  malpolis, on pouvait toujours ajouter des cordes de pendu sous les arches du pont en cas de besoin. Il y avait aussi la menace d’enfermer les malhonnêtes gens dans

la léproserie de Gournay (route de Champs)  qui devait être bien dissuasive.

Ce pont à péage sur la Marne est depuis toujours une source de rentabilité pour les seigneurs du Fort de Gournay. L’autre solution pour traverser la rivière, le bac, il n’est pas non plus gratuit !

 

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Sur la place du Fort, après l’entrée Sud par le Pont levis sur le Bras Saint Arnoult

 

( de Claude Schwartz sur ce pont de Gournay):

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)
L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

 

Suite au sujet de ce pont:

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Et si le grand Léonard n’écrivait sur ses dessins qu’à l’envers, simplement pour ne pas être confondu avec son prestigieux prédécesseur qui lui n’écrivait qu’à l’endroit, comme on peut le constater sur ce dessin ?

(A, est un oeil)

 

Ainsi, première leçon du Maistre, pour penser construire un pont sur la Marne, commençons donc par en mesurer sa largeur…

Dessin extrait du : Traité d’architecture de Maistre Francesco di Giorgio Martini

 

ci dessous études de treuils  et d'élévateur par Giorgio Martini

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)
L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Ci dessous Pont mobile par Léonard de Vinci et étude de poids

(dans le codex-atlanticus. ambrosiana)

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)
L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

 

Habitants de France en 1709:

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k822835/f4.item

 

35  feux pour Gournay correspond ainsi à la description d’Hector Malot qui voit, lors de son passage dans ce village en 1875, (un siècle et demi plus tard) « entre vingt et trente maisons… »

http://www.lemarneux.fr/2023/06/hector-malot-et-le-moulin-flottant-de-chelles.html

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

  

Champs 42

Chelles 210

Noisiel 29

Gournay 35

Vaires 8

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

 

C’est encore Delagrivre en 1740 qui donne le meilleur positionnement du Bras Saint Arnoult ainsi que du ru de Nesle ici en Y, qui sert sur sa droite de frontière avec Champs et sur sa gauche à alimenter en eau le Bras Saint Arnoult. Le pont sur la Marne n’existait plus à cette époque on traversait avec le bac. Le pont sur le Bras Saint Arnoult est bien représenté. En fait c’est la première cartographie réelle des lieux, qui ne se contente pas de représentation par petits symboles.

De plus c’est aussi la première carte au Monde positionnée au Nord géographique, quand toutes les autres sont aléatoires ou bien positionnée avec une  boussole, c’est à dire au Nord magnétique…

 

 

 

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Le Pont qui traversait la Marne a été gommé par De Fer, pour sa mise à jour de la carte de Gournay en 1728 ?

Contrairement à sa carte de 1690 (du Pont mobile), il montre bien ici que le Bras Saint Arnoult est important au point de former une île autour du château. Le seul pont restant au sud étant probablement un pont levis, car le Bras n’est pas très large à cet endroit.

 

L'imaginable Pont mobile de Gournay (sur Marne)

Les définitions des petits  symboles en 1728 se sont diversifiées, au point de faire une distinction entre les lieux où sont les Hommes, des habitations où sont les Filles, dans les Abbayes, les Prieurés, les Couvents ou encore les Monastères.

 

Constatation d’un moulin par la petite roue sur la rivière à coté du Château

Lucien Follet

 

 

lectures sur le sujet du Gournay ancien:

 

La goulette de la Maréchale

 

Elle a passé le pont de Gournay. Elle a bu sa honte

 

La Justice à Chelles en 1740

 

l'Eglise du Prieuré de Gournay

 

 

 

 

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18 juillet 2023 2 18 /07 /juillet /2023 14:43
La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

Sur ce Plan daté de 1694 (Sud vers le haut) cette appellation en travers de la rivière Marne surprend, on en recherche immédiatement la provenance et sa redéfinition.

( La BNF ne donne pas de renseignement sur les chiffres romain de ce plan)

 

Si cette cartographie n’était pas aussi extraordinaire dans sa description des détails, comme les bancs se sable nuisant à la navigation, on pourrait penser à un lieu-dit anecdotique sans réelle importance, mais ce n’est pas le cas en voici la plus que probable appartenance.

 

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

Restituons les dates et les personnages, glanées sur divers sites internet :

 

Le château de Gournay, de style Louis XIII (l’actuelle mairie) que l’on voit sur cette image a été construit en 1680 par Louis Ancelin. ( La tour du Fort sur la gauche de l’image n’est pas encore détruite ?)

 

http///www.histoireeurope.fr/RechercheLocution.php?Locutions=Louis+Ancelin

 

La mère de Louis Ancelin avait allaité le roi, ce qui faisait dire que :

« Les deux petits Louis avaient tété la même mamelle »…

 

Son père, le seigneur Etienne Ancelin était maître d’hôtel du roi Louis XIV.

 

Louis ANCELIN a été  nommé contrôleur général de la maison de la reine Marie-Thérèse,   (http://aaaf.free.fr/_F_01.html)

 

« Le pont de bois du Fort de Gournay qui reliait les deux rives de la Marne, est démoli pendant la fronde, je dirais probablement pendant le blocus de Paris et les combats autour de Paris qui coïncident avec une grande crue début 1649 « (Claude Schwartz)

 

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

L’ancien Fort de Gournay a été détruit en 1667.

 

 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b5971781r?rk=64378;0#

 

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

 

Ci dessous en 1630 le pont à péage entre les deux fortifications du Fort de Gournay. Le Nord se trouve à gauche de l’image pour la route allant en direction de l’abbaye de Chelles. 

 

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

ce dessin a été reconstitué d'après le pont Gallica BNF

 

 

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

Comparaison entre les deux rives: 1630 pour l'mage du haut et 1694 pour celle du bas, en partant de la droite:

  • n° I  le Fort de Gournay
  • n° II  pile du pont au bord du chemin de halage, rive gauche.
  • n° III   la pile est sur le petit îlot.
  • n° IV  la pile est sur l’îlot quasiment au centre du lit de la rivière.
  • n° V  la pile est dans le sable, non navigable.
  • n° VI  la pile également ensablée.
  • n° VII  la pile avec le chemin de contre-halage, rive droite.
  • n°VIII  le fortin Nord de Gournay avec la maison du péage.

 

La rivière s’écoule vers l’Ouest soit en bas de ces images.

Goulette est le féminin de goulet

à Gournay c’est donc la description sur la rivière d’un passage étroit pour les bateaux. Les mariniers auront pour la rivière Marne, en 1694, cette cartographie très précise des passages et des écueils du parcours, disponible de Paris à Vaires.

 

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

 

Ci dessus  «  Le Gué, la Passerelle et le Moulin de la Goulette « 

à Nargis sur le Loing, l’appellation est donc usitée en France…

 

Le constat pour Louis Ancelin seigneur de Gournay est accablant, le passage de la circulation des bateaux devant son château est devenu impossible. Les limons sableux ont envahi les fonds et les berges de la Marne. Il fait appel à des tireurs de sable, mais le résultat est insuffisant… ( Voir la description, deux cents ans plus tard, des tireurs de sable à Gournay en 1875 par Hector Malot)

 

Pour l’aider à résoudre ce problème d’utilité publique, Louis Ancelin en appelle à l’autorité du royaume et c’est le bureau de Sébastien Le Prestre ingénieur hydraulicien qui lui répond que lors de son passage d’inspection vers les frontières de l’Est il s’arrêtera au château de Gournay pour étudier ce problème et y trouver remède…

 

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

Barrière Dominique vers 1610-1678  Halage dans un paysage vallonné ( extrait d'image, Musée du Louvre)

 

 

Le Prestre n’est autre que Vauban, génie multifonctions du XVIIe siècle au service de Louis XIV.

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

Wikipédia donne aussi ce renseignement:

 

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

Voilà l’énigme de la goulette de la Maréchale résolue ?

 

Vauban a été nommé Maréchal de camp en 1675, le flottage de bois et la navigation sur les rivières il connait…

 

il a donc ordonné de creuser et racler profondément le fond de la rivière entre les îlots proches de la rive gauche, le lieu montant du halage, exactement entre la deuxième et la troisième pile de l’ancien pont détruit, le reste de la rivière restant en l’état.

 

Pour le remercier, le nom de Madame Le Prestre, épouse Vauban, a été donné à ce passage en eau pour la navigation qui s’appelle désormais, sur carte:

«  goulette de la Maréchale…. »

Avec une majuscule à Maréchale ce qui est loin d’être impersonnel…

 

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

(XVIIe siècle français, Paysage bord de rivière, peinture attribué à Jean-Baptiste Forest 1636-1712 BNF)

 

Déroulé du temps vu dans cet article:

1630 Pont à péage entre les deux rives de la Marne

1633 Naissance de Vauban

1638 Naissances de Louis XIV et sans doute de Louis Ancelin

1649 Pont sur la Marne détruit

1667 Ancien Fort de Gournay rasé (sauf la tour )

1675 Vauban nommé maréchal de camp

1680 Construction du château de Gournay (actuelle mairie)

1694 Plan de la rivière Marne de Paris à Vaires BNF

         (mentionnant la goulette de la Maréchale )

 

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

En faisant, à la main, avec l’esprit humain, le travail ultra-rapide que pourrait faire aujourd’hui en quelque minutes de recherche sur un sujet particulier donné l’intelligeance artificielle, nous trouvons que le résultat présent de cette probable découverte n’est pas sans intérêt pour l’histoire.

 

Toutefois si la redéfinition de cette appellation de «  goulette de la Maréchale »  ne vous convenait pas, vous pouvez nous adresser vos remarques et suggestions, nous les publierons si tel est votre souhait…

 

Lucien Follet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SUITE de La Maréchale et des Lieux dits:

 

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)
La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

Sur cette carte de 1933 ce lieu dit La Maréchale existe encore.

 

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

Plan d'Intendance du Château de Champs 1783 (AD77)

il est précisé qu'il s'agit d'une Remise, à la frontière de Noisy 

tout ce territoire étant répertorié comme appartenant à Madame Michel

l'épouse de Gabriel Michel ...

Cartographie avec le Ru de Nesles indiqué Ru de Nel

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)

Rajouté sur la carte de l'Abbé de la Grive datée de 1740

 l'emplacement de ces numéros:

La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)
La goulette de la Maréchale de Gournay (sur Marne)
j’ai trouvé une nouvelle piste d’archives  (à consulter à Bobigny et peut être dans nos archives de Gournay) pour expliquer le nom de la « goulette de la Maréchale »
 
Le résumé ci joint nous indique que la maréchale d'Hocquincourt était dame de Gournay en 1654.
 
D’après Wikipedia, Eléonore d’Estampe (1607-1679) est depuis 1628  l’épouse de Charles de Monchy marquis d’Hocquincourt, ( 1599-1658) qui reçoit le bâton de  Maréchal de France en 1651 (par Mazarin - Louis XIV)   il trahit et sert les espagnols en 1655
 
J’apprends son existence dans un acte de vente où la maréchale d’Hocquincourt  céde le terrain d’une maison brulé pour payer la réparation du pont de Gournay, réparation du pont qui n’est pas intervenue. Elle avait donc encore les droits sur les passages de Gournay ( bac et goulette).
 
L’acheteur, Etienne Le Vasseur (on l’écrit aussi Levassor) est déjà propriétaire du Fief de Palpoix qui contient le  manoir seigneurial.
Elle lui vend un terrain de maison brulée peut être qu’il s’agit des  ruines du fort, terrains sur lequel Louis Ancelin (gendre de Levassor) construira le Château Rouge.

Claude Schwartz de la Société Historique de Gournay

 

 

sources
FRAD093_80J
Archives départementales de la Seine-Saint-Denis  Seigneurie de Gournay-sur-Marne 1554-an VIII

80J/1-8
(Ancienne cote aux Archives départementales des Yvelines : 53 J)

  1. 80J5  Ratification et enregistrement par le roi d’une vente faite par la maréchale d’Hocquincourt, dame de Gournay, à Etienne Le Vasseur, seigneur du château de Gournay, de l’emplacement d’une maison brûlée pour en appliquer une partie du prix de vente à la réparation du pont de Gournay.

    1654-1655

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12 juin 2023 1 12 /06 /juin /2023 09:16

( En cliquant sur les images vous pouvez les agrandir)

(illustration du Colonel Chamberlin de Malot, rehaussé de crayons de couleurs)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

 

 

Lorsqu'en venant de Paris, on descend à la station de Chelles, on trouve, en sortant de la gare, une route qui est coupée par la voie ferrée : celle de ces deux routes qui va vers la gauche conduit à Chelles; celle qui va vers la droite, au pont de Gournay.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Journal de 1872)

Ce fut celle-là que prit le colonel, et il n'eut pas à marcher bien longtemps pour arriver au bord de la Marne.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(flèches de départ et d'arrivée du marcheur Malot sur une carte d'Etat major 1860 sans l'indication du canal de Chelles)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Le château de Gournay vu de la rive droite)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( la berge du halage devant le château de Gournay rive gauche)

Un vieux château, entouré de vastes jardins ombragés; une petite église, basse, moussue, vingt ou trente maisons de paysans : c'est là tout Gournay.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Jean-Batiste-Nicolas Pillement 1777 gallica.bnf.fr)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Gustave Leheutre maison de Gournay)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Gustave Leheutre le pont de Gournay)

A la tête du pont, entre le canal et la Marne, on trouve bien, il est vrai, quelques guinguettes et quelques restaurants.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Ce restaurant se trouve à la droite du pont, ce sont les maisons vues sur cette gravure:)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Gustave Leheutre le pont de Gournay et les maisons de Chelles)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Premier restaurant du quai de Chétivet à Gournay rive droite  de la Marne)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Entrée nord par le canal du même restaurant)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Gustave Leheutre la cote de Gournay en prairie)

Lorsqu’on remonte l'une ou l'autre rive de la Marne, à partir de ce pont, on est en pleine campagne, les champs et la grande culture, du blé, des prairies, des bois et de la terre labourée. C'est là le charme de ce pays; il est pour le plaisir des yeux, déjà loin de Paris.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

Pour racheter la pente de la Marne, pour éviter ses détours et ses bancs de sable, on lui a creusé un canal latéral dans les prairies voisines ;

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Malot illustré par Ivan Loewitz, Archives de Fontenay-sous-Bois)

de sorte que la vieille rivière, maintenant abandonnée par la navigation, est revenue à cet état primitif qui devait être le sien avant l'invention des bateaux à vapeur et de la simple batellerie, alors que ses eaux coulaient librement, sans avoir rien à faire qu’à arroser ses bords.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Gournay le quai de Chétivet aval)

Dans son lit, que ne sillonnent plus les péniches et les trains de bois, les graviers et les vases se sont accumulés où le courant les a poussés et çà et là ils ont formé de petits îlots cachés sous l'eau pendant la saison des pluies, émergés pendant les beaux jours et couverts alors de la verdure des joncs et des roseaux.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Cabanon en roseaux, rive gauche à Champs-sur-Marne, erreur de dénomination)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Cabane de roseaux, Malot illustré par Henri Lanos, Archives de Fontenay-sous-Bois)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Entrelacs des îles photo actuelle)

Sur ses bords, les chemins qu'autrefois les chevaux de halage piétinaient, sont devenus des sillons gazonnés où pousse en toute liberté une végétation foisonnante de plantes herbacées et de buissons, qui se mêlent et qui luttent entre eux, les plus forts étouffant les plus faibles pour prendre peu à peu toute la place au soleil.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Berge de Gournay Gustave Leheutre)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Peinture de Jules Arthur Joets, bord de Marne, collection particulière)

Lorsqu'on parle des environs de Paris, il faut toujours, bien entendu, faire une distinction entre les jours de semaine et les jours de fête; car tel village calme et mort le jeudi, change du tout au tout le dimanche.

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles
Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

Si le colonel était venu à Gournay un jour de semaine, il eût trouvé les berges de la rivière désertes, et sur l'eau il n'eût vu, de loin en loin, qu'un vieux bachot amarré à une perche flexible, et dans ce bachot un ou deux hommes occupés à tirer du sable..

 

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( En remontant l'ancien halage à Champs-sur-Marne, avec l'extraction du sable)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Le Trou de Champs est une appellation datant du XVIIe siècle, c'est le chenal navigable de la Marne pour la batellerie)

Mais la journée du dimanche avait peuplé cette solitude; sur la rivière on voyait çà et là deux ou trois canots montés par des promeneurs pacifiques, qui ramaient tranquillement, et sur les berges, aux endroits propices, des pêcheurs à la ligne plus pacifiques encore, qui, immobiles comme des bonshommes de plâtre, ne quittaient pas des yeux leur flotteur.

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Malot illustré par Henri Lanos, Archives de Fontenay-sous-Bois)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Photo de 1992 avant destruction des berges par les aménageurs)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

Il y avait déjà assez longtemps qu'il marchait, suivant le cours de l'eau,

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Photo actuelle de la rivière Marne)

lorsqu’il aperçut une sorte de construction en bois, édifiée sur un bateau plat ; elle se trouvait placée en face d'une île, sur un petit bras de la rivière, qu'elle barrait entièrement, soit avec sa propre masse, soit avec un batardeau et des vannes.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(invention supposée du moulin flottant de Chelles par Lucien Follet)

Ces vannes, et surtout une grande roue dont les palettes verdies laissaient pendre dans la rivière de longues traînées d’herbe, disaient que cette construction était un moulin.

Mais ce moulin avait-il jamais tourné pour moudre quelque chose sous ses meules ? Ou bien n’était-ce pas plutôt une fabrique paysagesque, placée là pour produire un effet harmonieux?

 

Le certain, c’est que cet effet était tout à fait réussi et qu’un peintre bien inspiré n’eût pas trouvé mieux.

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

Au-dessus du toit en planches, recouvert de mousses, de grands peupliers penchaient leurs troncs lisses et leurs grosses têtes rondes se joignant d’un bord à l'autre, enchevêtraient leurs branches feuillues.

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

Des aunes, des saules et des osiers, garnissaient les berges de l’île et de la rive on voyait cette masse de verdure se refléter dans l'eau, au milieu des larges plaques vertes des nénuphars.

 

Hector Malot

 

 

 

 

 

 

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(photo actuelle de la Marne une vue de la rive droite)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Le moulin flottant , peinture de Carl Gustav Carus 1828)

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

( Carte d'Etat major de 1824, IGN, le moulin flottant avec une petite maison sur la berge et le pertuis traversant la rivière pour aller s'accrocher aux îles appartenant à Levis.

Les frontières des domaines sont en rouge)

 

 

 

 

Ont collaboré à cette page blog sur la découverte par Hector Malot, depuis la berge de Champs-sur-Marne, du moulin Bavière de Chelles:

 

Claude Schwartz, pour le Journal de la première parution de cette nouvelle d’Hector Malot, les illustrations de Gustave Leheutre, les dessins du Malot illustré,  provenant des Archives de Fontenay-sous-Bois, pour son tableau du bord de Marne à Champs et diverses cartes postales anciennes.

 

Claude Galley, pour les documents anciens attestant de la présence du moulin Bavière  (source de conflit avec Levis et avec le propriétaire du moulin de Chelles) aux Archives Départementales de Seine et Marne, où il s’était déplacé, pour en faire des photos, car ces pièces ne sont pas encore en ligne.

 

Lucien Follet pour la mise en page du blog, le texte d’Hector Malot recentré vers la description du moulin flottant, la recherche d’images de vues des lieux décrits, le dessin colorié supposé du moulin Bavière avec son pertuis entravant la rivière, ainsi que pour les photos d’aujourd’hui du bassin de la Marne…

 

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles
Hector Malot et le moulin flottant de Chelles
Hector Malot et le moulin flottant de Chelles
Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

(Archives Départementales: AD77 Dossier 3S 58)

le 13/10 /1814

 

A  Monsieur le  Préfet du département de Seine et Marne

Le sieur Louis André, propriétaire demeurant à Paris, rue des Forges, n° 2,

 

Requiert respectueusement la prompte intervention de votre autorité, pour qu’il soit mit un terme aux usurpations trop lontemps continuées du sieur Bavière.

Il est fermier d’un moulin sur bâteau placé sur la rive droite non navigable de la rivière de Marne.

Il a intercepté tout le court de la rivière par une digue qui la barre dans toute sa largeur, entreprise dont la répression a été inutilement ordonnée et par Décret expres et par nombre d’arrêtés.

 

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

Delevis est autorisé à construire un moulin face à son île de Montapeine.

Il est visible que l’Etat le nomme Delevis au lieu de « de Levis » grande famille de chevaliers depuis le milieu du XIIIe siècle…

Rappelons pour Levis que sa mère, née Michel propriétaire du château de Noisiel et ses deux soeurs ainsi que sa tante, propriétaire des châteaux de Champs et de Gournay ont été guillotinées pendant la Terreur.

Levis, seul descendant, c’était réfugié en Angleterre. Napoléon ayant permis le retour des réfugiés, il a dû, pour retrouver son héritage «  racheter tous ses biens à l’Etat » ( à certifier ?) récupérant de fait tout le Domaine Michel de 1763 et celui de 1777,  Gournay inclus (où il fit construire un pont en bois traversant la Marne puis, celui en métal, par deux fois)

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

Levis, par héritage, se retrouve aussi proprétaire des moulins de Torcy et de Noisiel. Connaissant le droit de contrôle total de la rivière à cet endroit de la Marne, acté dans l’achat de Montapeine par son grand-père maternel, et se souvenant que sa tante avait l’intention de construire un moulin sur ces terres, les îles amont lui appartenant, il a donc demandé le permis de construire un moulin sur la rivière et c’est ainsi retrouvé en conflit avec Baviere et son moulin flottant…

 

http://www.lemarneux.fr/article-champs-sur-marne-montapeine-relais-et-port-sur-la-marne-37765486.html

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

167 feux à Chelles en 1745  (c’est à dire d’habitations)

On comprend mieux les petits moulins de ces époques en fait ils sont tout simplement adaptés au nombres d’habitants.

Chelles avait deux moulins sur la rivière, bien suffisant pour cette population restreinte. Un moulin à Torcy, un à Noisiel, deux à Chelles, un à Brou, avant la Révolution… Avec aucune concurrence de transport de pain venant d’un autre village ?

 

 

 

 

Hector Malot et le moulin flottant de Chelles
Hector Malot et le moulin flottant de Chelles

La gravure du pont de Gournay doit être lue en miroir car gravée à l’endroit, le résultat sous la presse donne l’image inversée. C’est de cette manière que l’on doit la lire, la vue étant de Gournay en direction de Chelles et des maisons du restaurant qui s ‘y trouvent sur sa droite.

La signature et le court texte ont donc été gravés à l’envers sur la plaque.

 

 

Vos commentaires sont les bienvenus pouvant enrichir cette recherche ...

lemarneux

 

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24 mai 2023 3 24 /05 /mai /2023 20:45
Le peintre Camille Bourget peignant le moulin de Chelles
Le peintre Camille Bourget peignant le moulin de Chelles

Cette photo de 1935 montre le peintre Camille Bourget réalisant son tableau Le moulin de Chelles depuis la rive gauche de la Marne à Gournay. Les admiratrices qui le regardent peindre ne semblent pas le perturber dans son travail.

 

C'est assez exceptionnel, dans le monde de l'Art, de trouver pareille photographie entre le peintre et son modèle...

 

Nous l'avons reçue comme rectificatif suite à la publication de ce tableau sur la page Blog, avec une date d'exécution erronée... 

 

(Collection particulière, pour cette photo unique) 

 

Merci pour cet envoi nous permettant de recadrer la page:

" La douceur de vivre des bords de Marne à Chelles Gournay" 

 

lemarneux

 

 

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21 mai 2023 7 21 /05 /mai /2023 09:36
La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Bord de Marne par Paul Morizet 1902 (glané sur Internet)

 

 

S'il y a un personnage qui à la Belle Époque va faire connaître Gournay-sur-Marne, une toute petite commune de 286 habitants, au monde artistique sans être artiste, c'est bien Roger Ballu. Un esthète.

Maire de Gournay-sur-Marne de 1898 à 1908, Roger Ballu est plus qu'un amateur d'art, il a enseigné l'esthétique et l'histoire de l'art tout en ayant d'importantes fonctions administratives. Il occupe depuis 1883 un des six postes d'inspecteur des Beaux-arts, un corps de hauts fonctionnaire chargé d'orienter l'enseignement de l'art.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

 Il est aussi député de Seine et Oise de 1902 à 1906, membre d'un groupe antidreyfusard, le parti nationaliste. C'est dire qu'il ne s'entend pas très bien avec les amis artistes d'Eugène Carrière.

L'esthète a eu le temps de faire construire et décorer sa nouvelle résidence "La Sauleraie" dans un secteur encore vierge de Gournay mais n'en profite guère, il décède en 1908.

Il marque l'art en fondant sur le modèle de la Société des Artistes Français, organisatrice des salons et de la profession, la Société des Pastellistes Français dont il est élu Président.

 

Roger Ballu hérite du Château Rouge de feu Francis Nast 1792-1874, l'industriel maire de Gournay au milieu du XIXème. En 1925 l'ensemble immobilier est vendu par les héritiers à la commune de Gournay qui en fit sa Mairie.

Mécène, en 1901, Roger Ballu reçoit en résidence au Château Rouge le peintre Bernard Pierre Alfred Bertoletti, 32 ans qui demeure habituellement 90 rue de Monceau à Paris. Un artiste déjà bien connu, afin qu'il réalise son portrait. C'est un ancien élève de Léon Bonnat, de Barrias et de Fernand Humbert, membre de la Société des Artistes Français en 1904, il a exposé régulièrement au Salon de 1900 à 1925, où il fut plusieurs fois distingué et même lauréat de l'institut. en 1914

Bernard Bertoletti a peint des baigneuses et d'autres de scènes et paysages à Gournay que nous finirons par retrouver comme celle-ci peinte à Brolles-Bois-le-Roi"en 1910 ou 1916.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Une huile sur toile intitulée "Élégante au bord de la Seine" signée et datée 1910 ou 1916 . Vue  dans le Bulletin municipal de Bois-le-Roi  par Lucien Follet.

 

 

En 1901, deux autres artistes peintres sont recensés à Gournay :

Maurice Louis Monnot (1869-1937), 31 ans en 1901. Il demeure 10, rue Rabutteau (rebaptisée Eugène Carrière). Il expose de 1908 à 1912 au Salon de la S..A.F. Il est bien connu pour ses toiles de natures mortes avec de subtils reflets sur les cuivres qu'il a souvent exposées et sûrement vendues localement.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Nettoyage des cuivres.

Il n'est pas paysagiste. Les cuivres tournent à l'obsession chez lui, et s'il y a un personnage dans le tableau ce ne peut être qu'une dame dans un office, un cellier, une cuisine.

Les cuisines de la Maison Roux et celles de Hermann Régnier restaurateurs au quai de Chétivet,  ou  bien les casseroles cuivrées des matelotes de la péniche restaurant d'A. Motté au Pont de Gournay, l'ont sûrement inspiré.

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Maison Émile anciennement Roux fondée en 1780 au Pont de Gournay et ses banquets

La Maison Roux est un peu en retrait du quai derrière quelques gros feuillus.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

 

Richard Ranft (1862-1931) 30 ans de nationalité suisse, a fait un séjour éphémère en 1901  à  la Maison  Roux, l'hôtel-pension-restaurant fondé en 1780 (le futur Émile). Mais il a produit en peu de temps un grand nombre de pièces admirables, lithographies, aquateinte, gravures, eaux fortes, huiles, aquarelles de paysages avec animation.

L'artiste suisse âgé de 30 ans séjourne avec son épouse Henriette 38 ans qui l'a à l'oeil. Elle fait bien car l'atmosphère des dimanches et jours fériés y est plutôt festif.  L'établissement dispose d'espaces pour les banquets, mariages, fêtes et anniversaires ce qui fait que Richard Ranft n'est pas venu pour rien à Gournay. Il est venu pour l'ambiance nautique et festive. Beaucoup de pêcheurs y séjournent, y louent des barques. Justement c'est ce qu'il va faire.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Élégante dans une barque, vers 1905, gravure aquateinte imprimée à 50 exemplaires.

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

 

Photo Roger Szabo : Le Roman de Gournay Maryse Rivière 
Liv'Editions
La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Est-ce que Richard Ranft essayait de se faire remarquer par l'influent Inspecteur des Beaux-Arts, Roger Ballu, en représentant plusieurs fois sa belle demeure du Château Rouge au second plan ?

Les élégantes qui s'y pressent pour faire des ballades sur l'eau, sont plutôt flattées d'être prises pour modèles. Mais le peintre ne se laisse pas distraire de son art et n'oublie pas d'inscrire les personnages du premier plan dont les poses sont mises en scène dans un cadre bien réel même s'il fait comme si le second plan était flouté par une petite brume de chaleur. Ci-dessous, en arrière-plan, se devine la péniche restaurant où il compte offrir un rafraichissement pétillant à ses belles pagayeuses.

 

Nota : L'aquateinte est une technique qui permet de réaliser des aplats de couleur sur la plaque de cuivre grâce à un grainage à la poudre de résine. C'est cette zone couverte de résine qui une fois fondue retiendra l'encre et permettra de créer différentes nuances de couleur selon le temps de morsure de l'acide sur la plaque.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Lucien Follet a repéré la péniche restaurant qui apparait en fond de toile

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

 

Le procédé est visible dans plusieurs de ses œuvres à Gournay avec les chantiers du marchand de sable, le château rouge, les berges, les péniches, les pécheurs à la ligne.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Encore le Château Rouge mais les élégantes sont remplacées par le dragueur et les chevaux de trait tirant les barges de Monsieur Bourgeois, marchand de sable à Chelles-Gournay.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Deux élégantes et plusieurs rameurs !  Ce n'est pas la galère. Il s'agit probablement de "Canotiers en Marne" de Richard Ranft cité par Mme Janine Bailly-Herzberg, dans son "Dictionnaire de L'Estampe en France 1830-1950, Paris 1985, p.272 . C'est une Aquateinte d'après une aquarelle peinte lors de son séjour à Gournay entre 1900 et 1905.

Richard Ranft a réalisé environ 85 gravures en couleurs de paysages à Gournay-sur-Marne, Chelles et Brou-Chantereine entre 1900 et 1902.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Quatre baigneuses au bord de l'eau. Aquateinte,

À remarquer au second plan comme si il était loin le passage d’un petit remorqueur à vapeur tractant des petites barges comme on en voyait à l'époque dans l'exploitation du sable de rivière.

(Bien évidemment il ne s'agit pas de la rivière Marne)

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Richard Ranft ''Sous Les Saules'' (Under the Willows)- gravure

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

"Elégante au bord de l'eau" Peinture à l'huile sur toile

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

"Femme élégante en yole sous les lampions". Huile sur toile 50 x 26 cm

Venise ou Gournay-sur-Marne, allez savoir ?

 

Richard Ranft, catalogué Art Moderne en tant que peintre est considéré comme un spécialiste de l'estampe en couleurs où il rejoint parfois l'Art Nouveau parfois l'impressionnisme. Il est aussi écrivain et poète. Il réalise beaucoup d'illustrations, (certaines, pour Apollinaire notamment, sont un peu trop chaudes pour ce blog grand-public).

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

Déjà en 1895 Ranft exposait ses lithographies...

(Pour plus de précisions sur Richard Ranft à Gournay voir la notice )

 

 

René Lelong

Un autre illustrateur, d'avantage Art Nouveau, va faire beaucoup pour l'image de Gournay sur Marne, c'est René Lelong (1871-1933) dont l'affiche pour la Compagnie des Chemins de Fer de l'Est datant des années 20 est très connue et ses reproductions  se vendent comme des petits pains chez Amazon. On retrouve les canots, les élégantes et les embarcations et le fameux Château Rouge, en revanche les coteaux de Noisy ou de Gagny ne sont pas à leur place.

 

René Lelong a tout de même du mérite, contrairement à Richard Ranft il n'a pas pris le train de Gournay pour s'imprégner de l'ambiance qu'il rend pourtant bien.

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

 

René Lelong (1871-1933) - Gournay-Sur-Marne. Chemins de Fer de l'Est., l'original fait 71 x 102 cm. Le poster en vente chez Amazon est de 40 X60. L'illustrateur interprète un message publicitaire subliminal des Chemins de Fer de l'Est pour la destination Gournay-Sur-Marne que voici :  

"Disons que l'agitation parisienne vous a pris et que vous avez besoin de vous évader. Mais pas trop loin. Peut-être juste un séjour d'un après-midi pour restaurer votre santé mentale dans un grand espace ouvert. Peut-être faire un peu de bateau ou pêcher. Eh bien mon ami, les chemins de fer de l'Est ont la suggestion parfaite : Gournay-Sur-Marne, un village pittoresque à seulement treize kilomètres de Paris, situé sur un large méandre de la rivière et idéal pour apaiser une psyché citadine."

 

J'ai l'impression d'entendre Edmond vantant Gournay à ses amis en 1913 !

Et pour une fois  le message publicitaire ne ment pas.

 

La douceur de vivre des bords de Marne à la Belle Époque.

René Lelong : La Grenouillère, illustration pour "La femme de Paul" de Guy de Maupassant

 

Ce n'est ni Gournay, ni Chelles, puisque ça se passe à Bougival "La femme de Paul" est un des contes de la "Maison Tellier"de Guy de Maupassant que je lisais autrefois en cachette.

 

http://www.maupassantiana.fr/Oeuvre/CNLaFemmedePaul.html

 

Merci Lucien Follet pour la présentation de cet intermède nautique à Chelles-Gournay, sa mise scène et décors, sponsorisé par la Compagnie des Chemins de Fer de l'Est.

 

 

 

Le Blog lemarneux est participatif sans but lucratif et sans publicité permettant la rentabilité des blogs... Les oeuvres images exposées présentent un intérêt de recherche et d'histoire pour la connaissance des sujets présentés, chaque fois que cela est possible les sources en  sont précisées...

 

 

 

 

 

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