Claude Galley (Société Archéologique et Historique de Chelles) a retrouvé la carte postale de la passerelle en bois provisoire sur la Marne de 1950, qui fut remplacée par le pont béton que nous connaissons encore aujourd'hui...
Voici le témoignage correspondant, unique, d'un gamin chellois de l'époque:
" Ce n'est pas une photo carte postale que vous m'avez envoyée, mais un formidable déclencheur d'images, de sensations. J’y retrouve mille petits bonheurs et mille petites craintes des bords de l'eau.
Notre bord de l’eau lui, se trouvait juste en face de « l’Allée ». Ce lieu de départs d’aventures, de jeux ou de rêveries, de traversées vers l’autre rive, devenait chaque année, une sorte de port pour notre barque.
Retournée sur de vieux bastaings, elle était, certaines années, ré enduite de goudron. Je me souviens de cette odeur qui enveloppait alors ce petit bout de plage.
Parfois, au soleil, des bulles noires se formaient, séchaient, leur mince pellicule durcies devenait cassantes comme des coquilles d’œufs, à la merci d’une simple brindille ramassée sur la terre sableuse de la berge.
En bas à droite, sur la photo, le courant était plus fort, la terre plus meuble entre les roseaux me faisait un peu peur ; que pouvais-je imaginer de plus terrible que d’être emporté à tout jamais au-delà du pont !
Un jour je parlerai des terrasses de café, des souvenirs de musettes, du gros « Louis » et de sa voiture penchée, des coups de feu tirés à une autre terrasses, celle d’un café où, parait-il, se réunissaient les « interdits de séjour »… Et tant pis si c’est même pas vraiment vrai ; c’est le privilège de l’enfance !
Et un grand merci à Claude Galley.
Alain Créac'h "
Voir l'article précédent sur cette passerelle et l'historique du pont entre Gournay et Chelles...